Minimiser les pertes à la récolte et au stockage
Une récolte et un système post-récolte appropriés pour le sorgho visent à minimiser les pertes et à maintenir la qualité des grains. Une récolte en temps voulu et un séchage adéquat des grains avant le stockage réduisent considérablement les pertes de stockage. Les cultivars à grains durs subissent moins de dommages au stockage.
Récolte en temps voulu
La récolte rapide des grains matures est importante pour éviter des pertes importantes, principalement celles causées par les oiseaux. Les cultures de sorgho pluvial sont récoltées à la fin de la saison des pluies, lorsque le grain est devenu dur. La plupart des agriculteurs des régions tropicales récoltent le sorgho manuellement en coupant les têtes ou en arrachant la plante entière. Lorsque des cultivars courts sont cultivés, les plantes peuvent être récoltées mécaniquement à l’aide d’une moissonneuse-batteuse.
Les rendements en grains de sorgho dans le cadre des pratiques agricoles traditionnelles en Afrique ne dépassent pas 0,5 à 0,9 tonne par hectare. Si les conditions sont favorables et que des cultivars améliorés sont utilisés, des rendements de 3 tonnes et plus par hectare sont possibles.
En règle générale, les tiges et les repousses de sorgho doivent être enfouies dans le sol, pâturées ou détruites peu après la récolte afin d’empêcher le développement des insectes nuisibles. Le brûlage des résidus n’est pas recommandé en agriculture biologique, car il détruit la précieuse matière organique de la couche supérieure du sol et tue les organismes du sol. Le fourrage de sorgho est souvent séché et empilé le long du champ en lignes de résidus de culture ou transformé en ensilage. Le séchage et l’ensilage du fourrage de sorgho permettent d’éviter l’empoisonnement des animaux par l’acide prussique. En cas de pâturage, la repousse des plantes de sorgho est optimale si on laisse des chaumes d’au moins 10 à 15 cm de long. Le sorgho fourrager n’est généralement coupé qu’une seule fois après la floraison dans des conditions pluviales. Dans des conditions d’eau et de nutriments suffisants, les sorghos fourragers peuvent être récoltés plusieurs fois.
Dans certaines régions où le climat permet deux récoltes successives de sorgho, le recépage du sorgho est courant. Cette pratique vise à obtenir plus d’une récolte à partir d’un seul semis. Immédiatement après la première récolte, les plantes sont taillées. Par rapport à une culture nouvellement semée, une culture recépée se développe plus rapidement en raison de son système racinaire établi qui utilise l’eau disponible dans le sol en début de saison, arrive à maturité plus tôt et peut donc éviter les pertes dues aux oiseaux migrateurs quéleas. Le recépage permet également d’économiser la maind’œuvre nécessaire au labourage et au semis. Aux endroits où l’herbe parasite striga ou les ravageurs et maladies du sol prédominent, il n’est pas recommandé de faire deux cultures successives de sorgho. Pour obtenir de bons rendements, la culture est éclaircie à 2–3 talles par touffe. Le désherbage et les autres pratiques de gestion sont effectués comme pour une culture nouvellement semée.
Séchage correct
Traditionnellement, les panicules récoltées sont correctement séchées au soleil pendant environ 2 semaines. Le séchage se fait idéalement en étalant les grains sur une natte ou une bâche pour minimiser la contamination du sol et en clôturant la zone pour empêcher les animaux domestiques d’entrer. En outre, les grains doivent être protégés de la pluie, car celleci peut retarder le séchage et entraîner le développement de moisissures.
Battage et vannage
Le battage est effectué pour séparer les grains des panicules. Comme pour le blé, les graines se séparent facilement des panicules florales lors du battage. Traditionnellement, les panicules séchées sont mises dans des sacs et les sacs sont frappés doucement avec un bâton pour détacher les graines des panicules. Avec cette méthode, il faut faire attention à ne pas endommager les graines. Après le battage, les grains sont vannés pour éliminer toute matière étrangère.
Stockage correct
Pour le stockage, les grains doivent être placés dans des sacs en jute ou en sisal qui permettent une bonne aération. Cela réduit l’infestation par les parasites de stockage et les moisissures. Pour réduire davantage l’infestation par les champignons et les insectes, une couche de feuilles de neem peut être disposée au fond du grenier. Il faut utiliser des pièges à rats pour empêcher les rats de pénétrer dans les greniers. Le grain stocké peut également être sorti périodiquement et exposé au soleil afin de réduire l’accumulation d’une forte humidité, précurseur du développement de moisissures. Il faut veiller à ne pas utiliser de sacs ou de récipients contenant des traces de pesticides ou d’autres produits chimiques, afin d’éviter toute contamination des grains.
Discussion : Manipulation post-récolte du sorgho
Demandez aux agriculteurs de décrire comment ils manipulent le sorgho entre la récolte et le stockage. Identifiez les éventuelles lacunes de leurs méthodes et recommandez les modifications appropriées dans le respect des principes de l'agriculture biologique.