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Amélioration la fertilité des sols et fertilisation de la culture

La plupart des agriculteurs d’Afrique subsaharienne cultivent le sorgho sans ajout d’engrais. Le sorgho est beaucoup plus tolérant aux faibles niveaux de phosphore dans le sol que la plupart des céréales. Il peut également tolérer un certain degré de salinité et un mauvais drainage. Cependant, pour atteindre son plein potentiel de rendement, la culture a besoin d’une nutrition appropriée.

a) Conservation des sols

La conservation des sols implique la mise en place de mesures appropriées afin de protéger le sol contre l’érosion par l’eau et le vent ou la surchauffe par le soleil. La plupart des régions d’Afrique où le sorgho est cultivé ont des sols sablonneux et sont sujettes à l’érosion par le ruissellement et le vent. Il est donc nécessaire de s’assurer que le sol est protégé de l’érosion par l’eau et le vent. Cela peut se faire de plusieurs façons :

Tout d’abord, il convient de décourager les méthodes traditionnelles telles que la culture sur brûlis et la surexposition des terres récoltées aux animaux de pâturage afin d’éviter l’exposition du sol à l’érosion et la perte de matière organique.

Deuxièmement, dans le cas de terrains en pente, il peut être nécessaire de construire des terrasses, puis de planter en travers de la pente.

D’autres pratiques, comme le paillage du sol avec des résidus de culture et la culture intercalaire de légumineuses comme les haricots, réduisent l’exposition du sol. Les cultures de couverture peuvent également être utilisées pour couvrir le sol et étouffer les mauvaises herbes entre les saisons de culture du sorgho.

b)   Introduction de légumineuses dans le système de culture du sorgho

Le sorgho pousse mieux lorsqu’il est planté avec ou après une culture de légumineuses comme le haricot commun, le niébé, le pois d’Angole, le haricot mungo et le soja. Par conséquent, la rotation planifiée et la culture intercalaire de légumineuses avec le sorgho sont essentielles pour la croissance de la culture. En plus de fixer l’azote, la plupart des légumineuses empêchent le développement des populations de ravageurs, des maladies et des mauvaises herbes. Les arbustes légumineux peuvent servir de brisevent, aider à recycler les nutriments lessivés des couches profondes du sol et fournir du matériel de paillage et de la matière organique pour maintenir la fertilité du sol. Les cultures d’engrais verts comme le haricot sabre, les arachides vivaces ou le mucuna, en plus de fixer l’azote, produisent de grandes quantités de biomasse qui peuvent être utilisées pour nourrir le sol et augmenter la disponibilité de l’azote et d’autres nutriments.

Le sorgho ne prélève pas autant d’eau du sol que le maïs, le tournesol ou le soja, mais il épuise les nutriments du sol. Pour éviter l’épuisement du sol et prévenir le développement de parasites, de maladies et du striga, le sorgho ne devrait être cultivé que tous les 2 à 3 ans dans le même champ. En outre, les autres plantes de la famille des graminées ne doivent pas intégrer la rotation avec le sorgho.

Les partenaires de rotation recommandés sont les légumineuses, le coton, les légumes à feuilles ou le manioc. Les rotations recommandées peuvent être arachide – sorgho – pois d’Angole/niébé ; ou féverole et amarante – sorgho.

La culture intercalaire de niébé, de haricot commun, d’arachide ou de pois Bambara avec le sorgho est assez courante. Il en va de même pour la culture intercalaire d’autres graminées comme le maïs ou le millet. La culture intercalaire de patates douces ou du manioc est également pratiquée. Concernant les cultures intercalaires, les légumineuses contribuent davantage à l’amélioration de la fertilité des sols que d’autres espèces. Lorsqu’il est cultivé pour le fourrage, le sorgho peut également être cultivé en association avec des légumineuses telles que le niébé, car cela améliore la valeur nutritionnelle du fourrage.

En culture intercalaire avec le pois d’Angole, les deux cultures sont semées au début de la saison des pluies. Le sorgho est récolté après 100 jours, tandis que le pois d’Angole est laissé pour utiliser l’humidité du sol et les nutriments restants jusqu’à la récolte après 160 jours.

c)    Apport d’engrais organiques

Les besoins en nutriments de la culture sont les plus élevés pendant la croissance rapide et la floraison précoce. Les besoins en éléments nutritifs principaux, azote, phosphore et potassium, pour un rendement moyen de 7 500 kg par hectare sont de 185 kg N, 80 kg P2O5 et 285 kg K2O. Sans apport de nutriments, la production dépend uniquement des nutriments stockés dans le sol, ce qui, dans les sols pauvres, donne de faibles rendements. Le sorgho à grains réagit bien à un apport équilibré d’éléments nutritifs pour les plantes.

L’application de fumier de ferme ou de cendres est assez courante. L’application de compost dans le champ augmente la capacité de stockage de l’eau du sol et fournit des nutriments équilibrés au sol. Le fumier animal fournit de grandes quantités d’azote, de phosphore et de potassium. Une meilleure disponibilité de l’eau et des nutriments se traduit par un meilleur rendement en grains du sorgho.

Il est préférable d’appliquer les fumiers animaux et le compost avant la préparation de la terre en les épandant dans le champ et de les incorporer à la couche arable avant de semer. Si le champ est préparé uniquement à l’aide d’un décompacteur, ce qui laisse la surface du sol largement intacte, il est préférable d’appliquer les fumiers organiques dans le sillon et de les mélanger à la terre dans laquelle le sorgho sera semé. Une brouette de ferme standard peut contenir environ 25 kg de fumier ou de compost sec. Pour un faible taux de fertilisation, deux brouettes suffisent pour une surface de 10 mètres sur 10 mètres, soit 200 brouettes ou 5 tonnes de fumier ou de compost par hectare. Pour un taux élevé de fertilisation, 400 brouettes soit 10 tonnes sont à appliquer par hectare.

Les petits exploitants agricoles en Afrique appliquent rarement des engrais commerciaux en raison de leur coût élevé. Selon les normes de l’IFOAM pour la production et la transformation biologiques, l’application d’engrais commerciaux (y compris la chaux) est autorisée en agriculture biologique certifiée avec quelques restrictions. Si les engrais synthétiques tels que l’urée ne sont pas autorisés, l’utilisation d’engrais commerciaux doit être justifiée par des recommandations issues d’analyses de sol ou de plantes. Ils ne doivent être appliqués que sous leur forme naturelle et utilisés en association avec d’autres techniques telles que l’ajout de matières organiques appropriées, la culture d’engrais verts, la rotation des cultures et la culture de plantes fixatrices d’azote.

La norme sur les produits biologiques d’Afrique de l’Est autorise les engrais d’origine minérale suivants pour les agriculteurs biologiques d’Afrique de l’Est : scories de déphosphoration, amendements calcaires et magnésiens, calcaire, gypse, marne, maërl, craie, chaux de betterave à sucre, chlorure de calcium, roche magnésienne, kiesérite et sel d’Epsom (sulfate de magnésium), potassium minéral (par exemple sulfate de potassium, chlorure de potassium, kaïnite, sylvanite, patentkali), phosphates naturels, roche pulvérisée, poudre de roche, argile (par exemple bentonite, perlite, vermiculite, zéolite), chlorure de sodium et soufre. Cette liste exclut le nitrate du Chili pour l’agriculture biologique.

Pour de plus amples informations sur les qualités et l’utilisation des engrais organiques et minéraux, veuillez vous référer au module M02 de ce manuel.

 

Discussion : Améliorer la fertilité des sols dans la production de sorgho

Demandez aux agriculteurs si des mesures sont prises localement pour améliorer les conditions du sol pour la production de sorgho en posant les questions suivantes :

  • Comment protégez-vous et conservez-vous le sol contre l'érosion ?
  • Appliquez-vous une méthode de travail réduit du sol pour maintenir la fertilité du sol ?
  • Cultivez-vous le sorgho en rotation avec des engrais verts ou en culture intercalaire avec des légumineuses ?
  • Quels types de légumineuses poussent bien localement avec le sorgho ?
  • Appliquez-vous des engrais, des matières organiques ou du fumier dans les champs de sorgho ?

Discussion : Comment les légumineuses peuvent-elles contribuer à la nutrition du sorgho ?

Discutez avec les agriculteurs des possibilités d'améliorer les rotations de cultures locales et/ou les cultures intercalaires en introduisant des légumineuses. Les légumineuses sont-elles mieux cultivées en rotation avec le sorgho, en tant que cultures intercalaires, ou dans une combinaison de cultures intercalaires et de rotation ? Quelles légumineuses sont couramment cultivées ? Discutez des avantages et des contraintes des rotations de cultures communes et des cultures intercalaires.

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