L’intégration adéquate de l’aquaculture dans les systèmes d’élevage est l’objectif principal de l’aquaculture biologique afin d’assurer une production durable. En outre, les autres objectifs de l’aquaculture biologique sont les suivants :
- produire des poissons avec un minimum d’effets négatifs sur l’environnement ;
- produire des poissons contenant des niveaux aussi faibles que possible de contaminants et de résidus chimiques ;
- élever des poissons en accordant une attention particulière au respect des soins aux animaux et à leur bien‑être ;
- nourrir les poissons sans entrer en compétition avec les êtres humains pour la nourriture ;
- contribuer au menu quotidien des familles d’agriculteurs, et ce à faible coût et avec un effort modéré ;
- pénétrer les marchés et offrir un produit alimentaire sain et attrayant ; et
- contribuer au développement social en gagnant des primes qui pourraient être réinvesties dans la communauté.
L’aquaculture biologique repose sur des cycles biologiques, tout d’abord sur un environnement sain constitué d’une eau de bonne qualité. Les poissons sont élevés avec des aliments naturels, de préférence des sous‑produits de la ferme, des aliments faits maison ou des aliments certifiés biologiques.
L’élevage de Tilapia nilotica en étangs, nourri avec des granulés fabriqués à partir de déchets agricoles et industriels disponibles localement, donnant trois sessions de capture et une production d’au moins 5 000 kg par hectare et par an, a déjà été testé et s’est avéré parfaitement faisable et économique dans les pays d’Afrique centrale. Lorsqu’elle est combinée à la production de canards ou de porcs, le revenu de l’agriculteur est multiplié par deux ou trois. La culture expérimentale de mulets (Mugil spp.), de tilapias (Tilapia spp.) et de poissons-chats (Clarias lazera) ou de carpes communes (Cyprinus carpio) dans des étangs d’eau saumâtre dans les zones deltaïques du Nigéria et de l’Égypte, produisant environ 3 500 kg par hectare, a permis de démontrer la faisabilité de l’élevage en eau saumâtre. L’élevage de carpes en rizière est une pratique établie à Madagascar. L’empoissonnement de petits barrages et réservoirs avec des tilapias a donné des résultats très encourageants au Kenya et au Ghana.
Source : www.fao.org
Note pour le formateur :
Pour des raisons de simplification, ce guide de formation ne concerne que l'élevage en étang de l'espèce de tilapia la plus populaire, Oreochromis niloticus, le tilapia du Nil. Cette espèce est facile à gérer et omnivore, c'est‑à‑dire qu'elle se nourrit de matières végétales et animales telles que des algues et des microalgues, ainsi que de zooplancton, de petits crustacés et d'insectes.
Conditions essentielles pour l’élevage de poissons dans un étang
Creuser un trou dans le sol, le remplir d’eau et y jeter quelques poissons ne suffit pas pour réussir. Pour réussir, l’élevage de poissons en étang nécessite une bonne planification avant de commencer.
- Terrain et main d’œuvre – Avant de commencer, il faut estimer les coûts du terrain et de la main d’œuvre, par exemple, pour l’achat ou la location du terrain sur lequel construire les étangs, pour la main‑d’œuvre pour creuser les étangs, pour la gestion et pour la capture des poissons. D’autres coûts peuvent inclure l’achat du stock de poissons et des aliments.
- Un site approprié – L’élevage des poissons dans un étang nécessite de l’eau en quantité suffisante, de bonne qualité et à un coût raisonnable. Si des autorisations sont nécessaires pour utiliser l’eau, il faut d’abord les obtenir. Le sol du site doit être capable de retenir l’eau.
- Stock de poissons – Les futurs pisciculteurs doivent décider s’ils élèvent leur propre stock de poissons ou s’ils l’achètent à d’autres agriculteurs. Lorsqu’il achète les jeunes poissons à d’autres sources, l’éleveur doit être sûr d’avoir une source fiable de poissons de bonne qualité. S’il envisage de certifier son poisson comme étant biologique, le poisson ne doit pas être modifié dans ses gènes et ne doit pas être traité aux hormones. Ces deux traitements sont souvent effectués pour obtenir uniquement des poissons femelles, et sont courants avec le tilapia. Si l’agriculteur choisit plutôt d’élever ses propres poissons dans sa ferme, il doit disposer d’un espace suffisant pour maintenir la production de géniteurs (poissons parents) et de jeunes poissons (alevins).
- Marché pour le poisson – Si un agriculteur décide de produire du poisson pour les marchés voisins, il doit s’assurer que son produit est attrayant pour les magasins et les acheteurs. Et il doit être sûr que les prix qu’il obtiendra seront suffisamment raisonnables pour couvrir au moins ses coûts de production.
- Une gestion appropriée – Contrairement au pêcheur, l’éleveur est responsable de la croissance du poisson depuis les premiers stades jusqu’à ce qu’il atteigne la taille marchande. Cela signifie que le pisciculteur doit prendre soin du poisson et de son environnement de croissance, comme le ferait un éleveur de poulets ou de vaches. La pisciculture exige du temps libre pour une surveillance plusieurs fois par jour.
Discussion sur le potentiel local de l'élevage de poissons en étangs
Invitez les agriculteurs à discuter du potentiel de l'élevage en étang dans le contexte local.
- La pisciculture peut-elle améliorer les exploitations agricoles locales ?
- Les circonstances naturelles, sociales et financières sont-elles favorables à la pisciculture ?
- La demande du marché encourage-t-elle l'adoption de cette nouvelle activité agricole ?
- Y a-t-il des contraintes à cette nouvelle activité ?