Gestion appropriée des mauvaises herbes

Le millet a une croissance précoce plutôt lente et ne développe pas rapidement un couvert dense, qui peut aider à étouffer les mauvaises herbes. Cela rend la culture sensible à la concurrence d’autres plantes pendant cette période. La concurrence des mauvaises herbes au début de la croissance entraîne une perte de rendement. Il est donc important de lutter contre les mauvaises herbes avant le semis et jusqu’à ce que la culture soit complètement implantée. Lorsque les plants de millet ont produit suffisamment de biomasse, ils concurrencent bien les mauvaises herbes à levée tardive, lorsqu’ils sont cultivés en peuplements denses.

Les agriculteurs conventionnels comptent sur l’utilisation d’herbicides pour lutter contre les mauvaises herbes, lorsque le besoin s’en fait sentir. Les agriculteurs biologiques s’efforcent d’optimiser les mesures préventives et directes non chimiques pour lutter contre les mauvaises herbes. L’utilisation d’herbicides n’est pas autorisée en agriculture biologique certifiée.

Une rotation ou une culture intercalaire planifiée de légumineuses ou d’engrais verts avec du millet empêchera la prolifération des mauvaises herbes, dont le striga. Le striga ne se développe pas bien dans les sols ayant un bon état de fertilité. La combinaison de différentes pratiques de gestion des mauvaises herbes réduira le plus efficacement la prolifération des mauvaises herbes.

Lutter contre la mauvaise herbe striga

Striga hermonthica (herbe à sorcière) est une mauvaise herbe parasite qui pose problème dans de nombreuses régions céréalières d’Afrique. Le striga est en compétition avec les plantes de millet pour l’eau et les nutriments. Par conséquent, une faible fertilité du sol et de faibles précipitations favorisent les infestations de striga. Pour empêcher la propagation du striga, les agriculteurs doivent semer des graines non contaminées et enlever la terre et les débris végétaux des machines, des chaussures, des vêtements et des outils avant de pénétrer dans les champs. Si les plants de striga sont peu nombreux, l’arrachage de la mauvaise herbe avant qu’elle ne produise des graines est une option, mais pas une solution à long terme. Une autre méthode appelée culture piège consiste à cultiver dans un champ infesté une espèce qui favorisera la germination des graines de striga mais pas la fixation du parasite. Un exemple d’une telle culture est la célosie argentée (Celosia argentea) cultivée en rotation avec le millet. La célosie argentée va « tromper » la graine de striga pour qu’elle germe, mais n’aidera pas la croissance ultérieure des plantules de la mauvaise herbe. Cela permet d’épuiser la banque de graines de striga dans le sol tout en empêchant la formation d’autres graines par la mauvaise herbe. D’autres cultures qui sont censées être efficaces contre le striga comprennent le coton, le tournesol, l’arachide, le ricin, le lablab et les graines de lin. Dans le système push‑pull, des espèces de Desmodium (D. uncinatum et D. intortum) sont utilisées pour repousser les papillons foreurs des tiges. Les mêmes espèces de Desmodium permettent aussi la lutte contre le striga.