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Quelles sont les exigences pour commercialiser les produits biologiques ?

Différents marchés ont différentes exigences quant à la qualité, la certification et la documentation des produits biologiques. C’est pourquoi il est important de décider pour quel marché on souhaite produire quand on planifie une entreprise bio et les activités de marketing y relatives. Pour déterminer son marché, on doit notamment connaître les réglementations correspondantes selon les pays et les opportunités commerciales.

Quelle qualité faut-il proposer ?

Les consommateurs s’attendent à une qualité spécifique pour des produits spécifiques. Il est donc fondamental, pour le succès d’une entreprise biologique, de connaître les exigences de qualité et de les intégrer au concept et au marketing de son produit. En même temps, les producteurs doivent s’assurer qu’ils peuvent garantir cette qualité tout au long de la chaîne de production.

La qualité marchande d’un produit se définit par différents aspects :

  • Sécurité alimentaire : sans résidus ni contaminants

  • Valeur nutritionnelle du produit, teneur en vitamines, antioxydants, acides gras polyinsaturés etc.

  • Sans additifs ni colorants

  • Goût et odeur naturels

  • Apparence extérieure : couleur, aspect sain (sans taches, maladies)

  • Packaging approprié ; emballage présentable et hygiénique pour les marchés de consommation

  • Bénéfices environnementaux d’un produit (ressources naturelles, climat)

  • Approvisionnement homogène et continu

  • Services de communication tels que l’étiquetage, informations sur la qualité

  • Certification biologique qui valide cette qualité.

Discussion avec des consommateurs, des transformateurs et des négociants invités

Invitez deux consommateurs, deux transformateurs et deux commerçants à la formation et animez une discussion avec eux sur leurs exigences de qualité vis-à-vis des produits biologiques. Discutez avec un produit concret pertinent pour les participants :

  • Commencez par une session de brainstorming, en listant les exigences sur un tableau de papier ou un mur d'affichage.
  • Regroupez et hiérarchisez les exigences dans une étape suivante.
  • Laissez les participants discuter des différentes exigences et déterminez les difficultés rencontrées par les producteurs pour répondre aux exigences et comment ces difficultés peuvent être résolues.

En quoi les marchés biologiques diffèrent-ils des autres marchés ?

Objectifs de l'entreprise - Outre les objectifs économiques tels que l'augmentation du volume des ventes et des revenus, les aspects de responsabilité écologique et sociale sont également pris en compte. Il s'agit par exemple de l'économie et du recyclage de l'énergie, d'un salaire minimum équitable pour tous les employés d'une exploitation agricole ou d'une société commerciale et d'une part équitable des bénéfices pour tous les partenaires commerciaux. Ces aspects sont très appréciés et augmentent la crédibilité pour les clients.

Restrictions en matière de transport - Les kilomètres alimentaires et l'émission de carbone dans le transport deviennent de plus en plus importants dans le commerce biologique. Cela vaut pour le commerce en Afrique mais aussi pour l'exportation vers l'Europe. Certaines normes biologiques contrôlées par des organismes privés, comme la Soil Association (Royaume-Uni) et Bio Suisse (Suisse), n'autorisent pas l'importation par voie aérienne. Les marchandises transportées ne peuvent être pulvérisées qu'avec des pesticides ou des agents nettoyants, qui sont spécialement autorisés pour être utilisés avec des produits biologiques.

Emballage et déclaration - L'emballage doit être exempt de pesticides, de colorants, de solvants ou de produits de nettoyage qui pourraient contaminer les produits biologiques. Les produits biologiques doivent être étiquetés conformément aux règles établies par la législation biologique du pays où les produits sont vendus.

Législations et normes biologiques - Pour pouvoir vendre des produits biologiques sur le marché et les étiqueter comme tels, les producteurs et les commerçants doivent se conformer à des réglementations spécifiques. L'objectif principal des normes et règlements biologiques est de réglementer la production biologique (à la ferme), la transformation biologique (industrie alimentaire) et le commerce.

  • Les normes privées en agriculture biologique ont d'abord été établies par des associations d'agriculteurs biologiques à un niveau privé, en tant que règles de production contraignantes pour leurs membres. Les premières normes et labels biologiques privés ont été Demeter (international), Bioland et Naturland (Allemagne), Bio Suisse (Suisse), Nature et Progrès (France) et la Soil Association (Royaume-Uni). Plusieurs pays d'Afrique ont également développé des normes privées.
  • Depuis les années 90 du dernier millénaire, plus de 60 gouvernements ont élaboré et mis en vigueur des réglementations publiques sur l'agriculture biologique ou sont sur le point de le faire. Au niveau gouvernemental, il existe des réglementations biologiques dans l'UE, aux Etats-Unis (NOP), au Japon (JAS), en Suisse et dans de nombreux autres pays. En Afrique, le Burundi, le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie et l'Ouganda ont élaboré les normes de production biologique de l'Afrique de l'Est.
  • Au niveau international, la Commission du Codex Alimentarius (CAC) publie les "Directives concernant la production, la transformation, l'étiquetage et la commercialisation des aliments issus de l'agriculture biologique", sur lesquelles les gouvernements nationaux fondent leurs réglementations. Au niveau du secteur privé international, les normes de l'IFOAM comprennent une norme biologique mondiale approuvée par le représentant du mouvement biologique. Ces normes fournissent des orientations sur les principes de gestion pour la production de produits agricoles, la manipulation, le stockage, la transformation, le conditionnement et le transport des produits ainsi qu'une liste de substances autorisées.
  • Normes et réglementations biologiques africaines - L'Égypte, la Tunisie, le Burundi, le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie, l'Ouganda et le Sénégal ont des réglementations biologiques gouvernementales, tandis que l'Afrique du Sud a une norme privée (Afrisco Organic Standards), www.afrisco.net.

Quelle quantité faut-il avoir ?

Les agriculteurs africains qui produisent pour l’exportation sont souvent confrontés au défi de fournir des quantités suffisantes. La situation des agriculteurs dans le marché domestique est totalement différente. Les marchés biologiques sont encore très jeunes et ils ne sont pas encore établis dans le marché. Les consommateurs ne sont pas encore bien informés et ne sont généralement pas prêts à payer des prix fortement majorés. Dans ces pays, les agriculteurs doivent faire face au défi de produire suffisamment pour des marchés plus restreints avec des volumes et des prix inférieurs.

Une solution pour relever ces défis dans le marché domestique et étranger est la coopération entre les agriculteurs et les distributeurs, qui s’allient pour mettre des produits bio à disposition et chercher des voies de commercialisation efficientes. Afin que la quantité ne représente pas un obstacle dans l’exportation et les marchés domestiques, une approche fondamentale consiste à combiner le marché intérieur et extérieur, en produisant pour les deux. On peut également travailler avec différents fournisseurs et acheteurs potentiels pour assurer les ventes. Cela contribuera à prévenir les difficultés liées à une demande qui fluctue ou une offre qui dépasse la demande. 

Discussion : Les défis de la quantité et de la qualité sur les marchés biologiques

Demandez aux participants s'ils rencontrent des problèmes de qualité ou de quantité sur les marchés biologiques où ils opèrent actuellement. Formez deux groupes pour discuter de chacun des sujets suivants ;

  • les défis du marché d'exportation
  • défis du marché intérieur

Discutez des résultats des deux groupes à la fin et laissez les participants conclure sur la façon dont les marchés domestiques et d'exportation peuvent être améliorés avec succès.

Quelle documentation faut-il avoir ?

Opportunité A – Documentation pour l’exportation

L’UE est le principal marché d’exportation pour les produits biologiques d’Afrique. C’est la raison pour laquelle ce chapitre se penche de plus près sur les règles d’exportation vers l’Europe que sur les procédures en vigueur aux États-Unis ou dans d’autres marchés. Bien qu’il existe des réglementations générales pour l’Europe, il faut tenir compte du fait que chaque pays d’exportation peut avoir des exigences supplémentaires, surtout si les produits exportés portent un label issu d’un organisme privé. L’encadré suivant donne des renseignements sur la documentation d’importation, mais il est loin d’être exhaustif. Vous trouverez plus de sources d’informations à la fin de ce module.

Autorisations d’importation et Certificat d’inspection

Actuellement, la plupart des produits sont importés par le biais d’autorisations d’importation. Les autorisations d’importation sont exigées pour importer depuis tous les pays hors de l’UE à l’exception de ceux qui figurent sur la Liste des pays tiers (Argentine, Australie, Costa Rica, Inde, Israël, Nouvelle-Zélande, Suisse et Tunisie). Les demandes d’autorisation doivent être soumises par un importateur situé en UE. Les importateurs ont souvent le soutien de l’organe de contrôle qui certifie les activités d’importation. La grande majorité des importations est certifiée par des organes européens, et très peu d’autorisations sont délivrées sur la base d’un certificat originaire d’un organe non européen. Les négociants européens préfèrent coopérer avec des organes de certification européens qu’ils connaissent et qui inspectent fréquemment leurs opérations en UE.

L’importateur doit attester, dans sa demande, que le système utilisé pour contrôler les produits et les standards de production appliqués sont équivalents à ceux de la réglementation de l’UE, et que l’organe de contrôle sollicité est conforme aux exigences de l’UE. Durant l’année approuvée, l’importateur peut importer les produits que l’exportateur a indiqués sur la liste soumise à autorisation.

En Afrique, seule la Tunisie figure sur la Liste des pays tiers et ne requiert ainsi pas d’autorisation d’importation ; les marchandises importées doivent seulement s’accompagner d’un Certificat d’inspection pour l’importa­tion de produits issus de la production biologique. Ce certificat est délivré par l’organisme de contrôle de l’exportateur dans le pays tiers. Tous les produits biologiques peuvent être commercialisés librement au sein de l’UE. Un pays peut demander d’être ajouté sur la Liste des pays tiers par l’intermédiaire de ses représentants diplomatiques à Bruxelles. Pour pouvoir figurer sur la liste, le pays candidat doit déjà avoir adopté une législation d’agriculture biologique et mis en œuvre un système complet d’inspection et de suivi. La législation et les standards doivent être équivalents aux exigences de l’UE.

Opportunité B – Documentation pour le marché domestique

Pays africains sans réglementation bio – La plupart des pays africains n’ont toujours pas de législation. Dans ces pays, le manque de réglementation est un défi marketing à l’assurance de qualité qui permettrait de vendre des produits sous l’appellation « biologique ». Cependant, les producteurs, transformateurs et négociants de ces pays sont pour la plupart très intéressés à gagner la confiance des consommateurs et répondre à leurs attentes avec des produits bio de haute qualité. Ils s’engagent donc à respecter un ensemble de règles communes fixées à titre privé, basées sur les standards de l’EU ou sur les standards de base de l’IFOAM. Pour assurer que les normes bio sont respectées, diverses options se présentent : l’auto-revendication, la certification par un organisme indépendant (p. ex. ONG, NOAM ou un organe de certification) ou un Système de garantie participatif qui implique différentes parties prenantes. Par conséquent, le fait qu’un pays n’ait pas de réglementation ne signifie pas forcément que le commerce domestique de ses produits biologiques aura moins de chances de succès.

Pays africains avec réglementation bio – Pour le marché domestique, les pays africains dotés d’une réglementation s’engagent à respecter des standards et labels nationaux ou régionaux. C’est le cas des Standards de production organique est-africains (EAOPS) et la Marque biologique est-africaine (East African Organic Mark). L’EAOPS unifie les réglementations et les marchés au Burundi, au Kenya, au Rwanda, en Tanzanie et en Ouganda. Pour assurer que les normes bio sont respectées, on peut opter pour une certification par un tiers ou les Systèmes de garantie participatifs. La Marque biologique est-africaine est à la disposition de tous les producteurs qui se conforment à l’EAOPS.

Source : Les données sur les réglementations à travers le monde sont consignées chaque année dans le livre « The World of Organic Agriculture ».
Pays africains avec une réglementation bio gouvernementale Pays africains avec des standards bio privés
Égypte, Tunisie, Burundi, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Ouganda, Sénégal Afrique du Sud (Afrisco Organic ­Standards) http://www.afrisco.net/
   
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