Gestion efficace des maladies
La plupart des maladies majeures du café sont causées par des champignons, notamment la trachéomycose du caféier, la rouille du caféier, lʼanthracnose des baies du caféier, la fusariose du caféier et la cercosporiose. Lʼagent pathogène étant du même type, des approches similaires peuvent être appliquées à la gestion de ces maladies.
La gestion efficace de ces maladies du caféier commence par le choix de variétés adaptées aux conditions climatiques locales. Des variétés résistantes aux maladies, lorsquʼelles sont disponibles, doivent être sélectionnées. Des variétés résistantes à la trachéomycose, à lʼanthracnose des baies et à la rouille du caféier sont disponibles dans de nombreux pays producteurs de café. Les agriculteurs doivent donc contacter un agent de vulgarisation ou une station de recherche locale pour obtenir des conseils appropriés sur les variétés résistantes et le matériel de plantation sain pour une zone donnée.
De bonnes pratiques de gestion culturale sont également nécessaires afin dʼaméliorer la capacité des caféiers à tolérer et à limiter lʼinfection. Voici quelques exemples :
Amélioration de la fertilité du sol pour produire des arbres plus robustes.
Élagage et égourmandage pour augmenter la circulation de lʼair et réduire lʼhumidité autour de la plante.
Assainissement adéquat en veillant à ce que les plantes ou les parties infectées soient enlevées et détruites. Les matériels et lʼéquipement ne doivent pas être déplacés des champs infestés vers les champs sains.
Les plantes de pépinière peuvent être protégées par des pulvérisations régulières avec un fongicide protecteur à base de cuivre (bouillie bordelaise ou oxychlorure de cuivre p. ex.). Toutefois, ces pulvérisations doivent être approuvées par le certificateur dans le cas dʼune production de café certifiée biologique.
La gestion des ravageurs et des maladies du café nécessite une inspection régulière des champs de café pour identifier les infections à un stade précoce. Lʼagriculteur a ainsi suffisamment de temps pour intervenir avant que les dégâts ne soient trop importants. La trachéomycose du caféier et lʼanthracnose des baises du caféier sont les maladies les plus dévastatrices dans la plupart des régions productrices de café en Afrique.
Trachéomycose du caféier
Également connue sous le nom de « flétrissure fusarienne » ou « fusariose », la trachéomycose du caféier est la maladie du café la plus destructrice et peut entraîner des pertes de rendement de 100 %. Elle affecte les variétés arabica et robusta ainsi que les espèces sauvages de café. Il sʼagit dʼune flétrissure vasculaire causée par le champignon Fusarium xylarioides. Les premiers signes de la maladie sont le jaunissement, le repliement et lʼenroulement des feuilles vers lʼintérieur. Puis les feuilles se dessèchent, deviennent brunes et finissent par tomber, entraînant une défoliation totale des arbres affectés. La maladie se propage lorsque des arbres infectés sont traînés dans la caféière pour servir de bois de chauffage ou de clôture, ou laissés dans la caféière. Elle se propage également par le biais du sol ou dʼoutils ou de personnes contaminés qui entrent en contact avec des plantes saines.
La lutte contre cette maladie nécessite des mesures de quarantaine strictes, impliquant des restrictions sur le déplacement du matériel de café (plantules, fèves, parches, etc.) à partir des zones affectées, la destruction de toutes les plantes infectées et adjacentes, de préférence en les brûlant sur place sans les déplacer. La partie métallique des outils agricoles utilisés sur des arbres infectés doit être stérilisée à la flamme vive avant dʼêtre utilisée dans dʼautres champs.
Dans certaines régions, des variétés résistantes ont également été produites. Il est donc conseillé de contacter lʼagent de vulgarisation ou la station de recherche locaux pour plus dʼinformations.
Lʼanthracnose des baies du caféier (CBD)
Elle est causée par Colletotrichum kahawae et constitue un frein majeur à la culture du café, principalement de lʼarabica, en Afrique. La maladie est spécifique des cerises vertes ou immatures et peut entraîner des pertes de récolte de 20 à 30 %. Elle provoque des lésions en creux, qui sʼétendent et recouvrent la cerise ; lʼintérieur de la fève peut également être touché. Les vieux caféiers sont davantage touchés par la maladie en raison de lʼaccumulation de lʼinoculum primaire dans lʼécorce.
Pour lutter contre cette maladie, des variétés résistantes sont largement disponibles et devraient être plantées pour remplacer les variétés sensibles traditionnelles. En plein champ, il convient de veiller à lʼhygiène des cultures par lʼélimination des fèves infectées.