Accroissement des revenus de la production de café
La première étape pour accroître les revenus de la production de café consiste à modifier radicalement les modes de gestion du café. Comme il a été décrit dans les rubriques précédentes, cela peut se faire par lʼamélioration de la fertilité du sol, une meilleure gestion des caféiers et une lutte plus efficace contre les ravageurs et les maladies. Lʼensemble de ces pratiques permet dʼobtenir des rendements plus élevés sur une même parcelle. Lʼagriculteur peut étendre sa superficie de culture de café et, grâce à une bonne gestion, obtenir des rendements plus élevés et augmenter ainsi ses revenus. Pour la plantation, la fertilisation et la gestion des ravageurs et des maladies, la production de café biologique met également lʼaccent sur lʼutilisation dʼintrants disponibles localement et, dans la mesure du possible, sur le site dʼexploitation. Lʼagriculteur est ainsi plus autonome et dépense moins dʼintrants extérieurs à lʼexploitation, ce qui lui permet dʼéconomiser de lʼargent. En diversifiant ses activités et en cultivant différentes plantes en association avec le café, lʼagriculteur minimise un certain nombre de risques. Si les prix du café chutent, il peut toujours tirer un revenu supplémentaire des cultures intercalaires comme la banane, le cacao ou la vanille. Une même caféière donne de nombreuses récoltes pendant une longue période. Le café est donc un investissement à long terme. Même si les prix sont bas pendant une saison, lʼagriculteur doit bien gérer sa récolte pour être prêt à affronter les saisons où les prix seront plus élevés.
En fonction du lieu géographique, des conditions climatiques et du stade de croissance des plants, le café peut être associé à dʼautres cultures, ce qui peut apporter les avantages suivants à lʼagriculteur :
Cultures intercalaires - Dans les jeunes champs de café arabica et robusta, il y a suffisamment dʼespace pour faire pousser des cultures à cycle court comme le haricot, le maïs ou le manioc, ou à cycle long, comme la banane, le cacao et la vanille. En plus de fournir un revenu supplémentaire à lʼagriculteur, ces cultures apportent lʼombrage nécessaire aux jeunes plantules.
Arbres fruitiers - Des arbres fruitiers peuvent être plantés dans la caféière comme arbres dʼombrage ou brise-vent. Les arbres fruitiers tels que les manguiers, les jaquiers et les avocatiers sont couramment utilisés. Les fruits récoltés peuvent être consommés par le ménage pour diversifier ses apports nutritionnels et les récoltes excédentaires peuvent être vendues pour un surcroît de revenus.
Arbres exploités pour le bois dʼœuvre - Certaines espèces dʼarbres dʼombrage et de brise-vent peuvent servir de sources de bois dʼœuvre à long terme. Pour lʼagriculteur, il sʼagit dʼun investissement à long terme visant à couvrir ses besoins de revenus futurs. Des espèces dʼarbres telles que Grevelia robusta, Albizia coriaria, Mesiopsis eminii et Cordia africana poussent très bien dans le système de culture du caféier et fournissent un bon bois dʼœuvre.
Collaboration - Les agriculteurs qui sont prêts à collaborer, par exemple dans le cadre dʼun groupement de producteurs biologiques, peuvent ainsi minimiser les coûts de production. En particulier lors du traitement post-récolte, les agriculteurs dʼun groupement peuvent partager les dépulpeurs et les machines à moudre, ainsi que lʼespace de stockage. Collectivement, il devient aussi plus facile dʼaccéder aux prêts et aux informations commerciales.
Travail de groupe sur l'amélioration des revenus de la production de café
Guidez les caféiculteurs sur la façon dont ils peuvent estimer les revenus totaux et les coûts/dépenses de la production de café. Prenez des études de cas de caféiculteurs volontaires de chaque groupe, laissez les participants analyser la situation de manière indépendante et présentez les résultats en séance plénière. Discutez ensemble des possibilités de réduire les coûts et d'augmenter les revenus de la production de café.