Amélioration de la production de miel
Le rendement d’une entreprise apicole dépend entièrement de la manière dont les abeilles sont gérées. Par conséquent, les agriculteurs doivent s’impliquer activement dans les activités des abeilles. Ils doivent savoir, à tout moment, ce que les abeilles font ou prévoient de faire. Un suivi approprié et une intervention rapide sont les clés d’une apiculture réussie.
Le développement d’une colonie est fortement lié à la météo, au pollen et à la disponibilité du nectar. La force de la colonie atteint son apogée au moment où le flux de nectar est élevé, ce qui permet d’obtenir des rendements élevés de miel. Lorsque l’approvisionnement en pollen et le flux de nectar sont abondants, la reine des abeilles est davantage nourrie et, par conséquent, elle pond plus d’œufs. En revanche, en cas de pénurie de nourriture, les ouvrières nourrissent moins la reine, qui pond moins d’œufs et la population d’abeilles diminue. En général, lorsque la force de la colonie atteint son maximum, la plupart des alvéoles de couvain sont operculés et le miel est amassé dans les alvéoles. Finalement, l’espace pour les abeilles se raréfie, et il y a moins d’espace pour la reine pour pondre des œufs. La reine expulse alors sa phéromone et la colonie se prépare à essaimer.
Outre une bonne surveillance de l’activité des abeilles, le succès de l’apiculture et de la production de miel dépend de l’installation et de l’entretien corrects du rucher, ainsi que de la récolte et de la transformation correctes du miel et de la cire. Une bonne gestion comprend le choix de sites appropriés, l’aménagement de zones de butinage adéquates, le remplissage des ruches vides, le travail avec des équipements et des outils adaptés, l’évitement des perturbations causées par les humains et les animaux, le maintien de la propreté du rucher et la gestion efficace des parasites, maladies et autres nuisances.
Discuter de l'évolution de l'apiculture locale
Demandez aux agriculteurs :
- Avez-vous installé un rucher ?
- De quoi tenez-vous compte lorsque vous installez un rucher à un endroit donné ?
- Combien de temps les ruchers restent-ils productifs ?
Création d’un nouveau rucher
Pour réussir dans l’apiculture, il faut un rucher bien conçu et bien situé. L’établissement d’un nouveau site nécessite un investissement plus important, mais il offre la possibilité à l’agriculteur de planifier et d’aménager correctement le rucher.
a. Choix d’un site approprié pour l’apiculture
Le plus important est que l’environnement de l’apiculture soit constitué d’une végétation diversifiée qui fournit du pollen et du nectar en abondance. Idéalement, le rucher est situé dans un rayon de 1 km des sources de nourriture. En outre, il doit y avoir une source d’eau potable dans les environs immédiats, car les abeilles ont besoin d’eau autant que de pollen et de nectar, et une colonie peut boire jusqu’à plusieurs litres d’eau par jour. S’il n’y a pas de source d’eau naturelle, l’apiculteur doit fréquemment fournir de l’eau douce aux abeilles en remplissant un bac peu profond d’eau douce et en plaçant de la paille ou des brindilles à l’intérieur afin que les abeilles aient quelque chose sur quoi se poser et puissent accéder à l’eau sans se noyer. Avec une source d’eau à proximité du rucher, les abeilles ne perdent pas beaucoup d’énergie à chercher de l’eau, mais l’économisent pour trouver plus de nectar et de pollen. La zone doit également être à l’abri des inondations et protégée des conditions climatiques de chaleur ou de froid extrêmes. Le site doit également être suffisamment éloigné des habitations humaines, du bétail et des activités agricoles, notamment parce que les abeilles africaines ont un fort instinct de protection et attaquent facilement lorsqu’elles sont dérangées.
Des précautions doivent être prises, en particulier dans les zones d’application intensive de pesticides chimiques. Les abeilles peuvent être empoisonnées et le miel qui en résulte contaminé. L’apiculture biologique ne doit pas être pratiquée dans les fermes et dans les zones où sont cultivées des plantes génétiquement modifiées afin d’éviter tout risque de contamination par le pollen des plantes OGM.
Partage d'expériences sur la sélection de sites pour l'apiculture
Demandez aux agriculteurs ce qu'ils considèrent lors du choix des sites pour l'apiculture. Ont-ils des expériences particulières avec différents types d'emplacements ? Quel est l'emplacement idéal pour l'apiculture dans le contexte local ?
Recommandations aux agriculteurs pour le choix des sites de ruchers
Protéger les ruches de l’intensité du soleil en les plaçant à l’ombre d’arbres, ou en disposant des matériaux d’ombrage sur les ruches.
Protéger les ruches du vent en plaçant les entrées de vol loin des vents dominants. Si cela n’est pas possible, planter ou construire des brise‑vent autour du rucher.
Protéger les ruches contre les crapauds, les serpents, les animaux domestiques, les fourmis, les termites et autres envahisseurs en les plaçant à 1,5 m au‑dessus du sol, bien attachées avec du fil de fer.
Protéger les ruches de la pluie en les positionnant selon une inclinaison telle que le trou de vol se trouve au moins 1 cm plus bas que l’arrière du plancher. Cela empêche l’eau de s’écouler dans la ruche. Éviter également de placer les ruches très près des plans d’eau pour éviter une humidité extrême.
En règle générale, dans les zones forestières, les abeilles doivent être maintenues à une distance de 100 m des habitations, du bétail et des routes fréquentées. Cette distance est de 200 m dans les zones arbustives et de 300 m dans les zones ouvertes.
Protéger les ruches contre l’empoisonnement chimique en les installant à au moins 3-4 km des exploitations conventionnelles aux cultures à teneur en pesticides potentiellement forte, comme les melons, les concombres ou les tomates, et des plantes OGM comme le maïs et le soja.
Les abeilles réagissent agressivement au bruit, par conséquent, les vibrations d’objets comme les machines, le travail du sol, le fait de désherber et de couper l’herbe perturbent les abeilles lorsqu’elles sont à proximité. Il faut donc veiller à ce que le site du rucher ne soit pas à proximité de telles activités.
b. Choisir des ruches adaptées
La ruche est la maison des abeilles. Une ruche biologique est fabriquée à partir de matériaux naturels tels que du bois, de l’écorce, de l’argile ou de la boue ou bien avec un panier. Il existe trois grands types de ruches couramment utilisées en apiculture :
ruches à rayons fixes,
ruches à rayons amovibles avec barrettes supérieures,
ruches à rayons amovibles avec cadres.
Les ruches à rayons fixes, également appelées « ruches traditionnelles », sont bon marché et habituellement construites à partir de matériaux disponibles localement, tels que l’argile ou la boue. Cependant, elles ne durent que deux ans environ et ne produisent pas un miel de bonne qualité. En effet, généralement, lors de la récolte du miel, l’apiculteur écrase les rayons de miel et tue de nombreuses abeilles lorsqu’il découpe les rayons. Si le miel n’est pas bien filtré, il peut contenir des morceaux de corps d’abeilles. Les ruches traditionnelles ont une faible productivité, produisant entre 6 et 10 kg de miel en rayons par saison. L’utilisation de ruches traditionnelles n’est donc pas encouragée dans l’apiculture biologique, car elles sont inefficaces et peuvent causer de graves dommages environnementaux si leur construction n’est pas améliorée.
Les ruches à barrettes supérieures sont des ruches à rayons amovibles fabriquées à partir de bois scié avec précision. Il s’agit de longues boîtes surmontées d’un certain nombre de barreaux, appelées barrettes supérieures. Les abeilles vont construire un rayon à partir de chaque barrette supérieure. Les avantages des ruches à barrettes supérieures sont les suivants :
On peut accéder à chaque rayon indépendamment sans déranger les autres. Cela permet d’inspecter facilement l’évolution de la colonie et la qualité du miel. Les rayons contenant du miel mûr peuvent être retirés sans déranger les autres rayons, ce qui permet à la colonie de bien se développer.
Les ruches à barrettes supérieures sont relativement faciles à fabriquer et peuvent être fabriquées localement avec des matériaux disponibles et peu coûteux. Si elles sont fabriquées localement, il est important que la largeur standard de la barre supérieure soit la même que celle du rayon naturel fabriqué par les abeilles, soit 32-35 cm selon le type d’abeille. Cela permet aux abeilles de construire des rayons juste en dessous de chaque barrette supérieure.
Cependant, les ruches à barrettes supérieures doivent être manipulées avec précaution, car les rayons peuvent facilement se détacher de la barrette supérieure et être détruits.
Ruches à rayons amovibles avec cadres – Les deux types de ruches à rayons amovibles avec cadres couramment utilisées en Afrique sont la ruche Langstroth et la ruche en auge est-africaine. Dans ces types de ruches, les abeilles construisent leurs rayons sur une base en cire fixée dans un cadre en bois. Cette base est une feuille en cire d’abeille, de 2 à 3 mm d’épaisseur, un peu plus petite que la mesure intérieure du cadre, sur laquelle un motif d’hexagones a été imprimé à l’aide d’une presse (cire gaufrée). Cette feuille est fixée verticalement au milieu du cadre, ce qui encourage les abeilles à construire des alvéoles horizontaux des deux côtés de la feuille de cire gaufrée. Après la récolte, les rayons à miel peuvent être réutilisés pendant plusieurs saisons. Les rayons contenant du couvain (jeunes abeilles) peuvent facilement être séparés des rayons contenant du miel en utilisant des grilles à reine.
Partage d'expériences sur le type de ruche approprié
Demandez aux agriculteurs quelle ruche est couramment utilisée dans la région. Quelles sont les expériences des agriculteurs avec les différents types de ruches utilisés ? Notez les avantages et les inconvénients des différents types de ruches et guidez le choix du ou des types les plus appropriés pour la région.
c. Choix d'un système apicole
L’apiculture peut se faire soit en déplaçant les colonies d’abeilles vers des endroits où se trouvent des plantes en fleurs, soit en gardant les abeilles dans un rucher fixe.
L'apiculture migratoire
Dans l’apiculture migratoire, l’apiculteur transporte les colonies d’abeilles vers des lieux où des plantes en fleurs sont présentes. Cette pratique est encouragée dans les régions où le butinage des abeilles est réparti sur une grande surface. La pratique migratoire permet à l’apiculteur de récolter du miel plus de deux fois par an et donc de produire plus de miel. Cependant, cette pratique nécessite que l’apiculteur connaisse la période de floraison dans les différents endroits afin de bien planifier les déplacements au cours de l’année. Il est important de déplacer les colonies en temps voulu et en toute sécurité. Pour cela, la collaboration avec d’autres apiculteurs peut être utile. Pour éviter les pertes ou les dommages pendant le transport, les entrées des ruches doivent être correctement fermées (à faire lorsque les abeilles ne volent plus), la ruche et son couvercle doivent être bien fixés avec une corde pour éviter que la ruche ne bouge et empêcher l’ouverture du couvercle. Il est essentiel de conduire lentement sur les routes cahoteuses. Le transport doit se faire la nuit ou très tôt le matin, lorsque les températures sont basses. Le nouveau site doit disposer d’une source d’eau naturelle à proximité, sinon l’eau doit y être fournie.
Système de ruches fixes
Les abeilles peuvent également être élevées dans un parc permanent appelé rucher. Le rucher est installé dans un endroit disposant d’un approvisionnement en plantes en fleurs et en eau permanent, durant tout le cycle de vie des colonies d’abeilles. Il doit être facilement accessible, mais aussi caché afin d’éviter le vol des ruches. Pour cela, il faut choisir soigneusement son emplacement. Le nombre de colonies d’abeilles ou de ruches doit dépendre de la quantité de pollen et de nectar disponible. Dans certains cas, il peut être nécessaire d’apporter de l’eau aux ruchers et d’augmenter le butinage des abeilles en plantant différentes espèces de plantes à fleurs autour du rucher.
Un apiculteur peut posséder plusieurs ruchers et organiser l’inspection des ruchers et la récolte du miel de manière planifiée. Les ruchers peuvent également être intégrés à l’exploitation agricole, afin de bénéficier des cultures agricoles en fleurs, notamment les cultures fruitières comme les mangues, les agrumes, les goyaves et autres. Le fait d’avoir des cultures agricoles comme source de pollen et de nectar minimise l’essaimage et la fuite, car les cultures fournissent du pollen et du nectar à d’autres périodes de l’année que les forêts naturelles. Il faut cependant prendre des précautions, surtout dans les zones agricoles, pour éviter que les abeilles ne soient empoisonnées par les pesticides appliqués sur les cultures.
Discussion sur le système apicole
- Demandez aux agriculteurs quel système apicole ils utilisent dans la région. Quels sont les avantages et les inconvénients des deux systèmes dans la situation locale ?
- Comment la migration est-elle planifiée dans le système migratoire en fonction des flux de nec-tar dans la région, en fonction du type de plantes à fleurs et des quantités de miel obtenues.
- Comment sont planifiées les principales activités dans les systèmes fixes pendant le calendrier apicole ?
d. Construction correcte d'une ruche
Les ruches doivent être construites avec le plus grand soin, en veillant à ce qu’il n’y ait pas d’autres ouvertures que le trou de vol pour assurer la protection contre les abeilles pilleuses.
La surface extérieure de la ruche doit être peinte avec des substances naturelles telles que des huiles végétales comme l’huile de lin ou l’huile de noix de coco. Les peintures synthétiques sont à éviter car les résidus peuvent être absorbés par le miel et la cire. Si l’huile végétale n’est pas disponible, on peut utiliser de la peinture soluble dans l’eau.
Le miel biologique doit être exempt de toute odeur étrangère. Par conséquent, aucune peinture ne doit être utilisée à l’intérieur de la ruche pour éviter l’absorption de la peinture par le miel et la cire.
Les ruches doivent pouvoir être distinguées les unes des autres afin de réduire les risques que les abeilles se trompent de ruche. Cela peut se faire en plaçant une pierre sur le dessus de la ruche, en marquant différentes figures géométriques au-dessus de l’entrée de vol des ruches ou en peignant la planche de vol de différentes couleurs (utiliser uniquement des peintures solubles dans l’eau). S’il n’y a aucun moyen de distinguer les ruches, les éloigner suffisamment les unes des autres.
Partagez vos expériences avec les agriculteurs sur la fabrication d'une ruche améliorée. Si nécessaire, montrez aux agriculteurs comment fabriquer une ruche à barres supérieures en indiquant les détails à prendre en compte.
e. Encourager les abeilles à occuper les ruches
Normalement, les abeilles devraient occuper les ruches d’elles‑mêmes. Cependant, l’agriculteur peut encourager une occupation rapide en créant des conditions propices à l’installation des abeilles ou en plaçant une petite ruche bien appâtée, appelée ruche‑appât, dans un endroit approprié. Il suffit d’une vieille ruche vide avec 3 ou 4 vieux rayons formés. Les vieux rayons attirent l’attention des abeilles en libérant des phéromones. Les ruches‑appâts peuvent également attirer une colonie d’abeilles qui veut essaimer.
Outre l’utilisation de vieux rayons, des substances aromatiques peuvent être utilisées pour appâter les abeilles. De l’huile d’orange, de citron ou de citronnelle peut être frottée sur les surfaces intérieures de la ruche, ou de la cire fondue issue d’une bougie en cire d’abeille allumée peut être déposée le long des barrettes supérieures ou frottée sur les surfaces intérieures. Le résidu du processus de fonte de la cire d’abeille, connu sous le nom de cire à mâcher, est également un attractif utile. En outre, on peut mettre quelques gouttes de phéromone mandibulaire de la reine dans la ruche‑appât. Cette phéromone peut être obtenue à partir d’une ancienne reine en la mettant dans un bocal d’alcool, à chaque changement de reine.
Le jour même où l’essaim occupe la ruche, la ruche‑appât doit être déplacée sur le site du rucher, car les abeilles s’orientent vers la ruche le tout premier jour où elles l’occupent. Si l’essaim n’occupe pas la ruche, l’essaim doit être déplacé dans une nouvelle ruche. Il est recommandé de mettre un rayon avec du miel dans la nouvelle ruche afin de nourrir les abeilles les premiers jours.
Recommandations aux apiculteurs sur la manière de capturer et de déplacer un essaim
S’assurer de sa propre sécurité en portant des vêtements de protection adaptés avant de travailler avec des abeilles.
S’il se trouve dans un endroit facilement accessible, enfumer ou asperger l’essaim d’eau fraîche pour rendre les abeilles plus dociles.
Secouer ou brosser l’essaim dans un matériau de collecte approprié tel qu’une boîte à essaim, un panier ou une boîte.
Déplacer l’essaim immédiatement et le secouer dans une ruche vide.
Discussion et exercice sur la capture d'un essaim d'abeilles
Demandez aux agriculteurs d'expliquer comment ils attrapent les essaims et occupent les ruches avec un essaim. Utilisez le matériel mentionné ci-dessus et montrez aux agriculteurs comment faire, si nécessaire. Discutez des nouvelles méthodologies utilisées pour encourager les abeilles à occuper les ruches.
f. Gestion des ruches
Lorsque les ruches sont occupées et que les abeilles sont actives, une bonne gestion de la ruche est essentielle au bon développement de la colonie. Les bonnes pratiques de gestion de la ruche comprennent :
la planification correcte du travail, notamment en s’assurant que tout le matériel nécessaire, comme des cadres ou des ruches supplémentaires, est disponible ;
le travail rapide, mais calme et en douceur, en retirant le couvercle et les barrettes supérieures en douceur, et en enfumant doucement le pourtour du trou de vol ;
la mise à disposition d’espace supplémentaire, lorsque les abeilles ont rempli tous les rayons de nourriture et de couvain ;
la séparation de la zone à miel et de la zone à couvain à l’aide de ce que l’on appelle une « grille à reine », qui empêche le couvain de se développer dans la zone à miel ;
le retrait des vieux rayons des ruches vides.
g. Inspection régulière de la colonie d'abeilles
Les ruches doivent être inspectées régulièrement afin que l’apiculteur connaisse l’état des colonies. L’inspection doit porter sur les points suivants :
Comment le couvain se développe‑t‑il aux différents stades (œufs, larves, cellules operculées) ?
Tous les alvéoles sont‑ils remplis de miel ou de pollen ?
Les abeilles récoltent‑elles du nectar, du pollen et de la propolis ?
Des parasites, des maladies ou des nuisances perturbent‑ils les abeilles ?
Les réponses à ces questions de suivi, ainsi que les opérations effectuées, doivent être notées sur le registre de suivi.
Procédure recommandée pour l’inspection des colonies d’abeilles
Inspecter régulièrement les colonies, idéalement par une journée ensoleillée, pour voir si les abeilles travaillent normalement.
Allumer l’enfumoir et approcher la ruche par le côté pour ne pas bloquer le trou de vol.
Enfumer légèrement le trou de vol tout en ouvrant calmement la ruche et enfumer légèrement sous le couvercle. Attendre une minute pour éviter que de nombreuses abeilles ne quittent la ruche lors de l’inspection les rayons, et pour protéger partiellement la colonie des abeilles pilleuses. Placer un chiffon en coton humide sur la ruche ouverte.
Utiliser le lève‑cadre pour libérer les cadres.
Sortir les barrettes ou les cadres supérieurs et les tenir au‑dessus de la ruche en position verticale pour empêcher la reine de tomber hors de la ruche. Inspecter un cadre à la fois.
Toujours laver les gants à l’eau avant de passer à la ruche suivante ou à un autre rucher pour éviter la propagation des maladies, et désinfecter les lève-cadre dans un enfumoir allumé pour éviter le transfert de spores entre les ruches.
Comportement adéquat lors de l'inspection du rucher - recommandations aux apiculteurs :
La plupart des abeilles n’attaquent pas si elles ne sont pas provoquées. Une abeille ne pique généralement qu’en cas d’autodéfense ou pour défendre sa colonie.
Les abeilles réagissent agressivement aux odeurs telles que la transpiration, l’alcool, le savon et le parfum. Il faut donc éviter ces odeurs lors du travail avec des abeilles. Prendre un bain avant de travailler avec des abeilles, surtout après avoir transpiré.
Veiller à ne pas écraser d’abeilles lors du travail dans la ruche. Les abeilles écrasées dégagent une odeur d’alarme qui incite les autres abeilles à attaquer.
Les abeilles sont attirées par les couleurs sombres lorsqu’elles sont agressives et attaquent donc facilement les humains portant des couleurs sombres. Par conséquent, porter des vêtements blancs ou de toute autre couleur claire.
Toujours avoir de la fumée à portée de main à chaque intervention auprès des abeilles. Toujours enfumer légèrement le trou de vol avant d’ouvrir les ruches. Veiller à toujours avoir à portée de main suffisamment de combustible pour l’enfumoir. Cependant, éviter une fumée dense, car elle donnera au miel un goût de fumée et affectera sa qualité.
Limiter le temps de travail dans un rucher à 45 minutes, car les abeilles de la première ruche sur laquelle on a travaillé s’agitent après cette période et attaquent, ce qui propage l’agitation à toutes les abeilles.
Visiter la ruche en fin d’après-midi pendant les mois frais et tôt le matin pendant les mois chauds, lorsque les températures sont fraîches et que l’activité des abeilles est faible.
Les abeilles sont très sensibles et réagissent agressivement aux mouvements rapides et au bruit. Toujours effectuer toutes les interventions calmement et lentement, même en cas de piqûre, pour éviter d’autres piqûres. En cas de piqûre, retirer l’abeille, puis retirer le dard de la peau avec l’ongle ou un objet pointu. La réaction de gonflement aux piqûres devient moins fréquente à mesure que le corps s’habitue aux piqûres. Toutefois, si le corps présente une réaction intense aux piqûres d’abeilles, il faut cesser de s’exposer aux abeilles.
a. Fournir des zones de butinage appropriées
La disponibilité du nectar dépend de nombreux facteurs tels que le climat, la météo et les conditions du sol. L’apiculteur doit savoir reconnaître si l’emplacement offre des conditions appropriées pour une production suffisante de nectar. Les apiculteurs doivent apprendre à identifier les espèces d’arbres, de buissons et d’herbes qui produisent du nectar et à évaluer les conditions locales pour savoir si elles fournissent suffisamment de nourriture pour les colonies d’abeilles tout au long de l’année. Parmi les bons arbres nectarifères, citons Acacia spp., Gliricidia sepium, Jacaranda et Leucaena. Une bonne connaissance des plantes nourricières pour les abeilles aidera l’agriculteur à estimer la nécessité de compléter les zones de butinage par des plantes nourricières supplémentaires. Des apiculteurs expérimentés ou des conseillers peuvent aider à fournir des informations sur les plantes nourricières appropriées et leur comportement de floraison au cours des saisons.
Sharing experiences on providing foraging areas for the bees
- Définissez avec les agriculteurs les plantes fourragères locales communes fournissant du nectar.
- Si possible, faites une excursion dans les champs et identifiez les plantes à nectar, étudiez leurs modes de croissance et estimez le flux de nectar dans la région.
- À la fin de l'exercice, essayez de dessiner un calendrier montrant la disponibilité du nectar aux différentes saisons, en fonction des plantes à nectar identifiées.
b. Remplir les ruches et créer de nouvelles colonies
i. Essaimage naturel
L’essaimage décrit la division naturelle de la colonie d’une ruche pour démarrer une nouvelle colonie. L’essaimage se produit lorsqu’une colonie devient trop grande pour la ruche. Quand cela advient, la reine commence à pondre des œufs dans des alvéoles tels quels ou des alvéoles contenant du miel, et la colonie va vouloir essaimer. Lorsque les abeilles s’empressent de construire des cellules royales, la population d’abeilles est proche d’avoir atteint son niveau maximal. Les cellules royales ou cellules d’essaimage sont généralement construites sur les bords du rayon. Si, pendant l’inspection des colonies, des cellules royales sont visibles sur les bords d’un rayon, c’est un signe d’essaimage imminent. Quelques jours avant l’émergence d’une nouvelle reine, la vieille reine quitte la colonie avec la moitié des ouvrières. Les essaims volent généralement dans la même direction et cherchent des endroits appropriés pour démarrer une nouvelle colonie. Si la colonie était très grande, un deuxième essaim peut se produire après l’essaim initial. La nouvelle reine vierge quitte à nouveau la ruche avec la moitié de la colonie.
ii. Réduction de l’essaimage
Il existe des possibilités simples pour réduire l’essaimage avant ou après la récolte du miel. L’essaimage offre cependant à l’apiculteur une opportunité de produire de nouvelles colonies. Le processus d’essaimage peut être influencé de manière à obtenir à la fois de bons rendements en miel et de nouvelles colonies.
Pendant le flux de nectar, l’apiculteur doit inspecter régulièrement les colonies jusqu’à 7 à 10 jours après la récolte du miel. Il faut prévoir suffisamment tôt l’espace nécessaire au stockage du nectar et à la ponte de la reine en ajoutant des cadres ou des barrettes supérieures autour du nid à couvain. Cela augmentera la population d’abeilles de la colonie, renforcera la colonie prête à récolter le nectar et, par conséquent, donnera plus de miel.
Les populations d’abeilles peuvent être gérées en utilisant l’une des méthodes décrites ci‑après.
iii. Formation de nucléus à partir de différentes colonies fortes d’abeilles
Cette procédure vise à donner plus d’espace aux colonies fortes et à ralentir temporairement l’essaimage. Lorsque les premiers signes d’essaimage apparaissent, il est recommandé de procéder comme expliqué ci‑dessous.
1. Sélectionner des colonies d’abeilles fortes (colonies mères) qui sont prêtes pour l’essaimage.
2. Retirer 1 ou 2 rayons de couvain avec les abeilles, en évitant d’emmener la reine, et les mettre dans une nouvelle ruche vide. Les rayons de couvain doivent contenir tous les stades du couvain, quelques larves et quelques œufs, suffisamment de pollen et de miel. Choisir des rayons de couvain qui ne sont pas sombres pour éviter les risques de maladies. La quantité de rayons à couvain dépend du système de ruche utilisé pour la formation du nucléus. Plus il y a de rayons à couvain dans un nouveau nucléus, mieux c’est. Le nouveau nucléus doit contenir au moins 2 rayons de nourriture (miel et pollen) de part et d’autre des rayons de couvain.
3. Si, lors de l’inspection des colonies mères, de nouvelles cellules royales bien développées (cellules royales presque operculées) sont visibles, elles doivent être utilisées pour les nouveaux nucléus en laissant une cellule royale (ou maximum deux, si elles sont operculées) dans chaque nouveau nucléus.
Si les cellules royales ne sont pas bien développées, toutes les éliminer des colonies mères pour éviter l’essaimage. Ensuite, marquer l’un des rayons de couvain insérés dans le nucléus provenant d’une colonie qui présente de bonnes caractéristiques pour travailler (par exemple : haut rendement, non agressif). S’assurer que ce rayon de couvain contient suffisamment de nouveaux œufs. Avec un peu de chance, les abeilles élèveront de nouvelles cellules royales à partir de ce rayon de couvain sélectionné. La taille de l’entrée du nucléus doit être réduite pour éviter que les abeilles ne se pillent entre elles.
4. Vérifier le nouveau nucléus après 8 jours et sélectionner une ou deux cellules royales, de préférence dans le rayon à couvain marqué.
5. Si la ruche est laissée dans le même rucher, les abeilles les plus âgées risquent de retourner à la colonie mère et seules les jeunes abeilles resteront dans la nouvelle colonie. Il est possible de déplacer le nucléus dans un autre rucher, à au moins 3 km de distance pour empêcher les abeilles plus âgées de retourner à la ruche d’origine.
6. Inspecter le nucléus pour vous assurer de la présence de la reine vierge, et après environ 30 jours, si la reine a commencé à pondre des œufs, vérifier les œufs non destinés à la reine. Vérifier également la construction des rayons, la nourriture et les ennemis naturels, mais ne pas ouvrir trop fréquemment. Si possible, une alimentation complémentaire avec du sirop de sucre est recommandée.
iv. Formation du nucléus de la reine
Si vous avez une colonie forte (colonie mère) et que lors de l’inspection vous trouvez des cellules royales bien développées (signes forts d’essaimage), il est temps de diviser la colonie pour éviter l’essaimage.
1. Rechercher la reine dans la colonie mère et la transférer avec un rayon de couvain qui ne comporte pas de cellules royales dans la nouvelle ruche vide. Le nucléus de la reine peut être laissé dans le même rucher ou placé dans un autre rucher.
2. Retirer environ 3 à 4 autres bons rayons de couvain (couvain operculé, larves et œufs, suffisamment de pollen et de miel dans le rayon de couvain) avec les abeilles de la colonie mère d’origine les recouvrant et les mettre dans la nouvelle ruche. Ajouter 2 rayons de miel provenant de la ruche mère ou d’autres ruches fortes. Remplir la ruche vide avec les cadres nécessaires dotés d’une nouvelle base de cire, ou bien laisser les abeilles fabriquer de la cire par elles‑mêmes (tant dans le cas de cadres que de barrettes supérieures). S’il n’y a plus de flux de nectar, il peut être nécessaire de soutenir la construction naturelle de la cire en nourrissant les abeilles avec du sirop de sucre et d’éviter la construction de cellules de faux‑bourdons dans la nouvelle colonie. La colonie mère doit être inspectée à la recherche de cellules royales, en sélectionner une (ou maximum deux) en fonction de la force de la colonie mère, afin de s’assurer qu’une nouvelle reine se développera. Si vous avez beaucoup de cellules royales, elles peuvent être utilisées pour la formation de nucléus supplémentaires. La taille de l’entrée de l’ancienne et de la nouvelle colonie doit être réduite pour éviter le pillage par d’autres abeilles.
3. Après une semaine, contrôler la nouvelle chambre à couvain pour vérifier si la vieille reine pond des œufs et si aucune cellule royale n’est fabriquée. Plus tard, vérifier également dans l’ancienne colonie si une nouvelle reine a été élevée, fécondée et a commencé à pondre (environ 30 jours). Si vous le souhaitez, vous pouvez retirer la vieille reine de la nouvelle ruche et unir les deux colonies en laissant la nouvelle jeune reine fécondée. Vous pouvez laisser la nouvelle colonie dans le même rucher ou la déménager dans un autre.
v. Essaimage artificiel
Lorsque la reine est introuvable, que l’on n’a pas le temps de la chercher et que l’on trouve des cellules royales operculées bien développées dans la colonie mère, la procédure détaillée ci-après peut être suivie.
1. Déplacer la ruche de la colonie mère à une distance d’au moins 5 mètres pendant les moments forts et actifs de la journée, mais pas après 16 heures.
2. Placer une nouvelle ruche vide à l’ancien emplacement, qui est maintenant libre.
3. Mettre 2 à 3 rayons de couvain contenant du jeune couvain et des œufs entre 2 rayons à miel (avec du pollen) dans la nouvelle ruche.
4. Remplir la nouvelle ruche de cadres ou de barrettes supérieures.
5. Les vieilles abeilles voleront vers la nouvelle ruche à l’ancien emplacement et produiront une nouvelle reine.
6. Vérifier après 8 jours s’il y a des cellules royales et en laisser une pour élever une nouvelle reine.
7. Retirer toutes les cellules royales de l’ancienne colonie mère, ou retirer la vieille reine et laisser une cellule royale pour qu’une nouvelle reine soit élevée.
L’essaimage artificiel peut facilement être combiné avec le traitement des parasites et des maladies des abeilles, ce qui permet d’atteindre différents objectifs avec une seule manipulation. Dans le même temps, ont lieu la construction de nouvelle cire, le développement du nouveau couvain et la lutte contre le varroa.
Experience sharing on managing swarming
Invitez les agriculteurs à partager leurs expériences sur la gestion de l'essaimage. Essayez de vous mettre d'accord sur les avantages et les inconvénients des différentes méthodes.
c. Prévention de la fuite
La fuite est l’abandon d’une ruche par une colonie. Cela se produit généralement après une perturbation excessive par des prédateurs ou des apiculteurs, ou si les conditions ne sont pas idéales en raison d’un manque de nourriture ou d’eau, ou d’un excès de soleil ou de vent. La fuite est fréquente chez les espèces et races d’abeilles tropicales. Le fait de laisser un peu de miel à la colonie au moment de la récolte peut réduire la désertion.
d. Fournir un espace supplémentaire pour les ruches
Un espace supplémentaire est normalement nécessaire lorsque tous les rayons de la ruche sont remplis de nourriture et de couvain. Recommandations sur la procédure à suivre pour ajouter des ruches :
déplacer la petite ruche existante d’environ 50 cm sur le côté et la remplacer par une ruche plus grande,
enfumer la ruche habitée et ouvrir les couvercles des deux ruches, la nouvelle et l’ancienne,
libérer les cadres avec lève‑cadre,
transférer les barrettes supérieures avec les rayons, une par une, de la ruche existante à la nouvelle ruche, en conservant leur ordre, de manière à ce que le nid à couvain conserve la même forme (rechercher la reine et les œufs éventuels),
remplir complètement la ruche en plaçant des cadres supplémentaires de part et d’autre des cadres transférés. Si cela est possible, mettre quelques rayons avec du miel et du pollen pour nourrir les abeilles.
Gestion correcte des ruchers
Le nombre idéal de ruches pour un rucher dépend de la disponibilité de la nourriture et de l’eau.
Recommandations concernant l’aménagement adéquat des ruchers :
Placer les ruches près d’une ressource en eau, où de bons endroits pour le butinage se trouvent dans un rayon de 3 km, ainsi qu’aux distances recommandées des activités critiques.
Éviter l’exposition directe au soleil en choisissant une zone ombragée et en assurant une bonne circulation de l’air.
Planter des végétaux nourriciers tels que des arbres fruitiers et des cultures agricoles ayant des périodes de floraison différentes à proximité du rucher afin d’élargir les sources de nourriture et la durée de la miellée.
Placer les entrées des ruches à l’abri des vents dominants.
Clôturer le site du rucher pour éviter les perturbations dues aux humains et aux animaux.
Maintenir le rucher propre, couper l’herbe et élaguer les arbres pour protéger les ruches des insectes perturbateurs et des fourmis.
Équipement et outils nécessaires à l'apiculture
L’apiculture nécessite un équipement adéquat. Les apiculteurs doivent disposer au minimum des matériaux et outils suivants :
Enfumoir – Un enfumoir est un outil essentiel en apiculture et doit toujours être utilisé. L’enfumoir sert à produire de la fumée pour réduire la capacité des abeilles à voler et à piquer. Les combustibles appropriés pour l’enfumoir sont la bouse de vache, les épis de maïs ou les fibres de noix de coco.
Vêtements de protection – Le but des vêtements de protection est de protéger l’apiculteur des piqûres d’abeilles. Les vêtements de protection doivent couvrir correctement l’apiculteur et être de couleur claire. Les abeilles sont sensibles aux couleurs et deviennent souvent agressives lorsqu’elles voient des couleurs sombres ou vives, il faut donc éviter ces couleurs. Tous les vêtements de protection doivent être nettoyés régulièrement avec une brosse et de l’eau pour éliminer l’odeur des piqûres. L’odeur des piqûres déclenche un comportement agressif chez les abeilles.
Voile de tête – Le voile de tête protège la tête et le cou contre les piqûres d’abeilles. Le voile de tête est constitué d’un chapeau rond en coton à large bord, sous lequel est cousu un filet noir à maille fine mesurant 25 cm sur 25 cm et une gaze blanche couvrant le reste du périmètre du chapeau. Le voile du chapeau tombe sur les épaules et est rentré dans la chemise ou la combinaison. Il est conseillé d’utiliser un filet ou une gaze noire pour la partie devant les yeux, car il est plus facile de voir à travers un filet noir qu’un filet blanc.
Combinaison – Une combinaison blanche avec une fermeture éclair doit toujours être utilisée pour une protection maximale. Elle doit être élastiquée aux extrémités des manches et des jambes, ou bien les extrémités autour des poignets et des chevilles doivent être fermées avec un élastique, une corde ou du ruban adhésif.
Gants et chaussures – Il faut toujours utiliser des gants en cuir et des chaussures hautes qui couvrent les chevilles. Les gants sont pourvus d’une rallonge de 20 cm élastiquée à son extrémité. Les chaussures doivent couvrir les chevilles.
Les outils de la ruche comprennent :
- Lève‑cadre
Un lève‑cadre est un morceau de métal dur, semblable à un pied‑de‑biche, courbé et plus fin à une extrémité, comme un tournevis plat. Il est utilisé pour soulever le couvercle, la hausse à miel (corps de la ruche ou chambre à couvain) et les barrettes supérieures qui ont été collées ensemble par les abeilles.
- Brosse à abeilles
Une brosse à abeilles est une petite brosse oblongue, une plume solide ou l’aile entière d’un oiseau que vous pouvez utiliser pour retirer les abeilles du rayon.