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Sélection et élevage corrects des animaux

Les paysans bio veillent à élever des races bien adaptées aux conditions du lieu, dans leur capacité à tolérer le stress ambiant, dans leurs besoins alimentaires adaptés aux aliments disponibles localement et dans leur résistance aux parasites et maladies prévalant dans la région.

L’introduction de grandes races exotiques à fort potentiel de production peut conduire à l’échec et entraîner de lourdes pertes sous forme de décès subits. Les races exotiques ont en effet besoin d’aliments de haute qualité, d’étables bien conçues et de traitements fréquents contre les infections afin de leur permettre d’exprimer leur potentiel élevé. Un grand nombre de producteurs ont adopté une stratégie d’hybridation pour combiner la bonne adaptabilité des races indigènes aux conditions locales avec les meilleures performances des races exotiques. Cette stratégie a eu du succès, spécialement là où les conditions de gestion en termes d’apports alimentaires et de traitements sanitaires ont elles aussi été améliorées. Bien que les croisements soient utiles pour améliorer certaines caractéristiques, le croisement ultérieur d’animaux déjà hybrides augmente la variabilité avec des résultats de la seconde génération inférieurs à ceux de la première génération.

La saillie naturelle est de règle pour toutes les espèces, volaille incluse. La méthode la plus courante est de sélectionner correctement des mâles et de les utiliser comme reproducteurs pour favoriser les caractères favorables. Il faut en principe alterner ou remplacer régulièrement les mâles pour éviter les problèmes de consanguinité. Les animaux ne doivent pas s’accoupler avec leur propre descendance.

L’insémination artificielle est largement utilisée parce qu’elle permet d’éviter la détention de taureaux sur l’exploitation. Pour obtenir de bons résultats, il faut soigneusement choisir du sperme de taureaux de lignes bien adaptées et présentant de bonnes caractéristiques On recommande aussi de ne pas utiliser de sperme de taureaux en l’absence d’informations complètes.

Discussion sur la sélection et l'élevage des animaux

En ce qui concerne une espèce animale particulière, discutez avec les agriculteurs des caractéristiques qu'ils prennent normalement en compte lors de la sélection des animaux à élever. Permettent-ils aux taureaux adultes de se déplacer librement avec les femelles adultes ? Comment empêchent-ils la consanguinité ? Expliquez les inconvénients de la consanguinité et proposez des moyens de l'éviter.

Sélection d’animaux d’élevage

Une sélection réussie est basée sur une évaluation judicieuse et bonne des différences de performance d’animaux individuels et sur leur faculté de transmettre leurs caractéristiques à leurs descendants. Les bonnes caractéristiques se décèlent par l’observation attentive de l’animal, de ses géniteurs et de l’ensemble de la lignée. Un éleveur ne réussira sa sélection que s’il sait quels caractères il souhaite favoriser et s’il se concentre sur ces caractères en tenant un bon registre de suivi de tout le processus de sélection. L’apparence extérieure d’un animal (phénotype) dépend de son potentiel génétique (génotype) et de facteurs environnementaux tels que l’état de santé ou l’alimentation, qui contribuent pour 60 à 80% au phénotype. On peut influencer les caractères qualitatifs par une gestion adéquate, par exemple par les conditions d’hébergement et de nutrition. On ne peut comparer valablement que des animaux de même âge et de même sexe, élevés dans le même environnement. Certains caractères (qualitatifs) peuvent être transmis de la mère à ses petits. Le caractère correspondant, par exemple la couleur de robe, sera soit présent, soit absent de la progéniture. D’autres caractères, quantitatifs, tels que le taux de croissance, le poids ou le niveau de production sont hérités à 10 – 30%, mais sont largement influencés par les conditions de gestion.

L’élevage bio est basé sur quatre principes majeurs :

  1. Élevage conforme à l’espèce – les buts d’élevage doivent être adéquats et favoriser des caractères spécifiques à l’espèce.
  2. Élevage conforme au site – la sélection des caractères de production doivent être en adéquation avec l’environnement. Par exemple, la sélection pour un rendement élevé est uniquement possible dans un environnement excellent et avec une bonne alimentation.
  3. Élevage visant la résistance aux maladies – les buts d’élevage doivent inclure des caractères touchant à la santé, notamment la facilité de vêlage, de bons aplombs, de faibles taux de cellules somatiques ou exigeant peu de traitements vétérinaires.
  4. Sélection de caractères de souplesse adaptative – Les buts d’élevage doivent aussi inclure des caractères ayant trait à la souplesse d’adaptation aux environnements changeants et notamment à la rareté des ressources alimentaires.

Recommandations relatives à la sélection judicieuse des animaux d’élevage :

  • Sélectionner des races s’adaptant facilement aux conditions locales (alimentation, maladies, autres infections). Il en résultera une baisse des dépenses de gestion et des morts subites.
  • Mettre l’accent sur les caractères fonctionnels tels que longévité, facilité de vêlage, aplombs solides, et sur les caractères liés à la qualité des produits, par exemple le nombre de cellules somatiques ou le taux de matière grasse et de protéines dans le lait.
  • Permettre autant que possible aux animaux de s’accoupler et se reproduire dans des conditions naturelles. Utiliser l’insémination artificielle occasionnellement et non systématiquement.
  • Coopérer avec d’autres paysans et échanger de temps à autre les animaux (mâles) pour prévenir les problèmes de consanguinité.
  • Dans le même but, castrer les jeunes mâles qui ne sont pas destinés à l’élevage.
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