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Gestion efficace des ravageurs

Les principaux ravageurs du manioc en Afrique subsaharienne sont la cochenille farineuse, l’acarien vert, le criquet puant, les aleurodes et les vertébrés (rongeurs). Certains se nourrissent des feuilles et des tiges tandis que d’autres ravagent les tiges et les racines.

Ravageurs des feuilles et des tiges :

  • La cochenille farineuse du manioc (Phenacoccus manihoti) - réduit la longueur des entre-nœuds et provoque lʼagglutination des feuilles en touffes. L’insecte survit sur les tiges et les feuilles de manioc et est donc transporté d’une parcelle à l’autre. Il peut réduire considérablement (parfois jusqu’à 80 %) le rendement des feuilles et des racines.

  • L’acarien vert du manioc (Mononychellus tanajoa) - provoque l’apparition de minuscules taches chlorotiques jaunes de la taille dʼune tête dʼépingle sur la face supérieure des feuilles. Les feuilles fortement atteintes sont atrophiées et déformées. Une attaque sévère par des acariens peut entraîner une perte de 13 à 80 % du rendement en tubercules.

  • Le criquet puant (Zonocerus variegatus) - ronge les feuilles, les pétioles et les tiges vertes. Il se nourrit des feuilles de la plante et de lʼécorce des tiges. Les dégâts causés par le ravageur sont plus fréquents sur les plants de manioc plus âgés que sur les jeunes plants et sont particulièrement sévères pendant la saison sèche.

  • Aleurodes - Deux espèces dʼaleurodes principales endommagent le manioc. Les aleurodes à ponte en spirale (Aleurodicus dispersus) endommagent le manioc en aspirant la sève des feuilles. En se nourrissant, ils sécrètent de grandes quantités de miellat qui favorise la croissance de la fumagine sur la plante, provoquant la chute prématurée des feuilles les plus âgées. Les aleurodes du tabac (Bemisia tabaci) aspirent également la sève des feuilles, mais cela nʼendommage pas la plante. En revanche, en se nourrissant, les insectes injectent des virus dans la plante et transmettent ainsi la mosaïque du manioc, lʼune des plus importantes maladies limitantes du manioc en Afrique.

Ravageurs des tiges et des racines :

  • Termites - Ils rongent et mangent les boutures de tige, ce qui entraîne une mauvaise croissance du manioc, puis sa mort et sa pourriture. De nombreuses espèces de termites endommagent les tiges et les tubercules du manioc.

  • La cochenille des racines du manioc (Stictococcus vayssierrei) - est responsable de tubercules plus petits que la normale et déformés.

  • La cochenille blanche du manioc (Aonidomytilus albus) - entraîne une déshydratation des tiges fatale pour la plante.

Vertébrés ravageurs :

Les oiseaux, les rongeurs, les singes, les porcs, les bovins, les chèvres et les moutons sʼattaquent communément au manioc. Ces ravageurs, en particulier les agoutis (également connus sous le nom dʼaulacodes), défolient la culture en mangeant les feuilles, les tiges vertes et les tubercules/racines après la tubérisation et vers la fin de la récolte.

Recommandations aux agriculteurs pour la gestion des ravageurs du manioc :

Pour lutter contre les ravageurs du manioc, les agriculteurs doivent avant tout identifier les ravageurs courants, les dégâts quʼils causent et les conditions dans lesquelles ils entraînent des pertes importantes. Cela se fait par une surveillance et une vigilance accrues. Ensuite, ils doivent appliquer les mesures suivantes :

  • Assainir le champ en plantant des boutures de tige saines ou traiter les boutures de tige contre les dommages causés par les ravageurs. Éviter de transporter et de planter des tiges de manioc infestées par des ravageurs de la tige. Après la récolte, détruire les tiges de manioc infestées par des ravageurs de la tige.

  • Encourager les ennemis naturels des ravageurs du manioc en favorisant les haies et les bandes fleuries en bordure et au cœur des parcelles. La culture intercalaire et lʼagroforesterie contribuent également à promouvoir les ennemis naturels. Les principaux ennemis naturels du manioc sont les fourmis, les araignées, les coccinelles et les acariens prédateurs, qui se nourrissent d’acariens verts, de guêpes parasites et dʼaleurodes.

  • S’assurer que les plantes sont robustes et saines en maintenant des conditions adéquates (application de fumiers biologiques, p. ex.) et en utilisant du matériel de plantation exempt de ravageurs. Dans la mesure du possible, cultiver des variétés de manioc qui tolèrent les ravageurs endémiques de la région.

  • Appliquer des extraits végétaux, par exemple le curcuma (Curcuma longa) contre les acariens verts ou le neem (Azadirachta indica) contre les aleurodes, lorsque des dégâts importants sont attendus.

  • Utiliser des biopesticides si possible. L’International Institute of Tropical Agriculture (IITA) a mis au point un bioinsecticide pour lutter contre les sauterelles. Il est à base de spores fongiques naturelles mélangées à de lʼhuile. Il nʼest pas toxique pour les autres insectes, les plantes, les animaux ou lʼêtre humain.

  • Pour lutter contre les oiseaux, les rongeurs et autres vertébrés ravageurs du manioc, clôturer l’exploitation ou la parcelle et poser des pièges dans la clôture. Couvrir les tubercules exposés avec de la terre. Pratiquer une gestion appropriée des adventices dans les champs de manioc pour décourager les rongeurs ravageurs. Récolter les tubercules de manioc dès quʼils sont mûrs.

Visite sur le terrain

Visitez différents champs de manioc et identifiez avec les agriculteurs tous les signes observables de problèmes de parasites et de maladies. Demandez aux participants s'ils sont familiers avec ces signes d'infection et s'ils savent dans quelles conditions les parasites et les maladies causent de graves pertes.

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