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Amélioration de la fertilité du sol

Comme indiqué plus haut, le manioc est connu pour sa capacité à produire de bons rendements là où dʼautres cultures échouent. De nombreux agriculteurs croient ainsi à tort que la fertilité du sol n’est pas importante dans la production de manioc. Les expériences et les recherches ont montré que cʼest une idée fausse. Au contraire, il est important dʼaméliorer la disponibilité des nutriments du sol en ajoutant de la matière organique au sol afin de maintenir un bon équilibre nutritif. Cela est particulièrement important aux premiers stades de la croissance du manioc, car le système racinaire du manioc se développe lentement et sa capacité d’absorption est limitée. Le type et les quantités d’engrais requis par le manioc dépendent de plusieurs conditions, en particulier le type de sol.

Les agriculteurs biologiques utilisent différentes stratégies pour améliorer la fertilité du sol dans la production de manioc. Ces stratégies visent dʼune part à prévenir la perte de nutriments et de matière organique et, dʼautre part, à maximiser les cycles des nutriments.

Groupe de travail sur l'amélioration de la fertilité des sols

Organiser des groupes de travail pour discuter des moyens d'améliorer la fertilité des sols dans la production de manioc. Laissez chaque groupe de travail discuter et formuler des stratégies de fertilisation organique pour le manioc qui peuvent être mises en œuvre en fonction des conditions locales. Ils doivent inclure les avantages et les inconvénients de chaque stratégie recommandée.

a. Restitution des feuilles et des tiges de manioc au sol après la récolte

Des recherches ont montré quʼen dessous dʼun rendement de 15 kg par hectare, le manioc prélève beaucoup moins dʼazote, de phosphore et de potassium que la plupart des autres cultures. Chaque tonne de racines fraîches produite par hectare prélève dans le sol environ 3 kg dʼazote, 1 kg de phosphore et 7 kg de potassium par hectare. Ceci est dû au fait que la plupart des nutriments, à lʼexception du potassium, sont principalement présents dans les feuilles et les tiges du manioc. Par conséquent, si les feuilles et les tiges sont restituées au sol, le prélèvement des nutriments sera minimal. Cependant, dans les régions où les feuilles et les tiges sont également utilisées et retirées du champ, le prélèvement de nutriments augmentera. Dans ce cas, l’épuisement des nutriments peut devenir un problème grave si la fertilité du sol n’est pas adéquatement maintenue. La restitution des feuilles et des tiges au sol représente une première étape essentielle pour prévenir lʼépuisement des nutriments et maintenir la fertilité du sol. Il est donc important dʼéviter de brûler le manioc et les autres résidus de culture. La pratique du brûlage des résidus de culture nʼest pas autorisée en agriculture biologique.

b. Application de matières organiques

Le fumier animal contient des nutriments pour les plantes et améliore les propriétés physiques du sol. Lʼintégration dʼanimaux de ferme peut donc contribuer à un meilleur recyclage des nutriments au sein de lʼexploitation si les animaux sont nourris avec les légumineuses fourragères de lʼexploitation et que le fumier est restitué au champ. Les plants de manioc bénéficieront du précieux fumier quʼoffrent les bovins, les moutons, les chèvres, les porcs ou les poulets. Afin de minimiser les pertes de nutriments des fumiers, une attention particulière doit être accordée à leur collecte, leur stockage et leur application.

Un exemple intéressant dʼapplication de fumier animal est le système « Parcagem » utilisé au Brésil, mais également applicable en Afrique.

Lʼapproche brésilienne « Parcagem » en matière de nutrition des plantes

Au Brésil, le système « Parcagem » a permis dʼobtenir des rendements très élevés de manioc. Ce système consiste en l’application in situ de fumier de bovins en faisant paître un troupeau de bovins sur une petite parcelle chaque nuit (30 animaux par hectare pendant 60 nuits) avant de planter le manioc sur la terre fertilisée.

Les déchets organiques tels que les déchets de cuisine, le fumier animal et le matériel de plantation peuvent également être collectés, compostés et appliqués sur le champ de manioc pour reconstituer les réserves de nutriments prélevés jusqu’à la récolte. Ces matières améliorent la quantité de nutriments ainsi que la teneur en matière organique du sol, et donc les propriétés physiques du sol et sa capacité de rétention d’eau.

Il faut éviter d’utiliser comme paillis des résidus d’adventices contenant des graines, des rhizomes, des stolons ou des tubercules, car ils peuvent accroître les problèmes d’adventices dans lʼexploitation. De même, les pailles de maïs et l’herbe de Guinée ne sont pas adaptées comme paillis, car elles mettent trop de temps à pourrir et réduisent temporairement lʼazote du sol avant dʼêtre décomposées. En outre, les agriculteurs biologiques peuvent également recouvrir le sol de plantes vivantes appelées « cultures de couverture ». Ainsi, l’égousi (une culture vivrière), planté avec un très faible écartement sur des lits de semence de manioc, offre une couverture végétale vivante idéale.

c. Engrais vert

La plantation d’engrais verts, puis leur paillage ou leur incorporation dans le sol avant la plantation du manioc est un moyen traditionnel dʼaméliorer la fertilité du sol. Les légumineuses telles que le niébé (Vigna unguiculata), le pois sabre (Carnavalia ensiformis) ou la crotalaire (C. ochroleuca G. Don.) constituent de bons engrais verts et accroissent fortement le rendement ultérieur du manioc. Cependant, dans de nombreux systèmes, le niébé sʼest avéré plus prometteur. En effet, il peut fournir 80 kg d’azote par hectare à une culture subséquente en 8 à 10 semaines de croissance. De plus, il est tolérant à la sécheresse et bien adapté aux sols sablonneux et pauvres.

d. Rotation des cultures

La plantation continue de manioc dans le même champ, année après année, entraîne une augmentation des maladies et des ravageurs, une diminution des rendements et de mauvaises récoltes. Pour éviter une telle évolution, les agriculteurs biologiques doivent attendre au moins 2 ans avant de planter de nouveau du manioc dans le même champ et développer un système de rotation des cultures. Un système de rotation améliore généralement la fertilité du sol, réduit lʼérosion et aide à lutter contre les maladies et les ravageurs. La rotation des cultures appropriée dépend de plusieurs facteurs tels que les conditions climatiques, les exigences du marché et les compétences et objectifs de lʼagriculteur. Cependant, dans le cadre d’un schéma de rotation des cultures, le manioc est souvent cultivé en Afrique subsaharienne à la fin de la séquence, car il produit encore malgré une diminution de la fertilité du sol, à un stade où dʼautres cultures ne pousseraient pas bien. Cette pratique conduit cependant à des rendements de manioc plus faibles. Il est donc important dʼétablir une rotation des cultures équilibrée, qui maintient ou améliore la fertilité du sol, et de donner au manioc une place dans la rotation qui correspond aux attentes des agriculteurs. Le manioc peut succéder idéalement à des cultures comme la citrouille, la courge, le maïs, le sorgho ou la jachère améliorée. Dans la production du manioc biologique, il est possible par exemple d’effectuer la rotation suivante sur 3 saisons : maïs-haricot/manioc/arachide.

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