Introduction

À lʼinstar des autres légumineuses, le haricot est capable de transformer lʼazote atmosphérique en azote assimilable par les plantes grâce à des bactéries vivant en symbiose sur ses racines, les rhizobia. Cette caractéristique importante fait du haricot (et des autres légumineuses) une composante fondamentale de la rotation des cultures. Il augmente ainsi la disponibilité de lʼazote non seulement pour lui-même, mais aussi pour les cultures qui lui succèdent.

La culture du haricot dans les petites et moyennes exploitations présente divers intérêts :

• Comme dʼautres légumineuses, les haricots sont une bonne source de protéines, de glucides, de minéraux et de vitamines. La teneur en protéines des haricots peut atteindre jusquʼà 40 %, alors que la teneur en protéines de la viande nʼest que de 20 % environ.

• Les haricots sont un aliment de base important dans les zones rurales dʼAfrique et constituent la deuxième culture la plus répandue, juste derrière le maïs.

• Les haricots sont relativement faciles à cultiver sur de petites parcelles de terre.

• Les haricots sʼintègrent très bien dans les systèmes de rotation des cultures et assurent un apport en azote à la culture qui succède.

• Les haricots peuvent être exploités avec succès en culture intercalaire associée à dʼautres cultures comme le maïs ou le manioc.

• Les haricots secs peuvent être stockés et consommés ou vendus sur le marché selon les besoins.

• Les haricots sont très demandés sur les marchés nationaux et régionaux du continent africain.

Malgré tous les avantages énumérés ci-dessus, la production de haricots reste confrontée à un certain nombre de défis en Afrique :

• Sélection inadéquate des semences de haricots - Dʼune part, de nombreux agriculteurs ont des difficultés à trouver des variétés ayant un bon rendement et adaptées aux conditions locales ; dʼautre part, la gestion des variétés est également peu fiable. Habituellement, les agriculteurs mélangent les variétés améliorées et les variétés locales sur les mêmes parcelles. Il est donc difficile de tirer pleinement parti des variétés améliorées. Les haricots récoltés sont ensuite mélangés une nouvelle fois après le décorticage et lors de la plantation ultérieure. En raison de la pollinisation croisée, les caractéristiques des variétés améliorées sont progressivement perdues.

• Mauvaise qualité des semences - Lʼinfection virale des cultures de haricots étant très répandue, les semences de haricots que les agriculteurs utilisent pour la culture suivante sont souvent infectées.

• Dégradation du sol - La production de haricots en Afrique est fortement limitée par la faible fertilité du sol. En Afrique centrale et orientale, les principaux problèmes liés à la fertilité du sol sont le manque dʼazote (N) et de phosphore (P) disponibles et lʼacidité du sol. De nombreuses régions ont des sols acides, pauvres en nutriments, tandis que dʼautres sont trop arides pour la production de haricots. Lʼérosion du sol est un autre problème, surtout sur les hauts plateaux.

• Pratiques culturales inadaptées - Les difficultés à trouver du matériel approprié pour le tuteurage des haricots grimpants limitent le potentiel productif de ces haricots.

• Pertes post-récolte - En particulier pendant le séchage et le stockage, une quantité importante de haricots est perdue à la suite de la formation de moisissures. Cela est le résultat dʼun séchage insuffisant et de lʼexposition des haricots secs à lʼeau ou à lʼhumidité pendant le stockage. Un mauvais tri des haricots nuit également à la qualité. Des variétés et des tailles différentes, des cailloux et dʼautres déchets provenant du battage se retrouvent toujours mêlés aux haricots vendus sur les marchés.

Lʼobjectif de ce chapitre est de présenter les approches biologiques qui peuvent être adoptées en fonction des conditions locales afin de soutenir une production de haricots plus durable et plus rentable.