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Amélioration de la fertilité des sols

Le fonio est considéré comme une culture très résistante qui pousse bien sur les sols pauvres. En raison de cette affirmation, les agriculteurs sèment généralement du fonio sur des sols très pauvres sans envisager d‘efforts pour améliorer la fertilité du sol ou fertiliser la culture. Bien que l‘on sache peu de choses sur les besoins en nutriments du fonio, la culture donnera très probablement de meilleurs rendements dans un sol fertile.

La gestion de la fertilité du sol sert d‘abord un système de production entier ou une rotation de cultures complète, et seulement en deuxième priorité une culture individuelle. Ainsi, même si le fonio ne nécessite pas une fertilité élevée du sol, l‘amélioration de la fertilité du sol améliorera la croissance de toutes les cultures.

La gestion de la fertilité du sol doit commencer par la préservation du sol de l‘érosion et de la dégradation, et inclure des pratiques qui alimentent le sol en matière organique.

Pratiques pouvant contribuer à l‘amélioration de la fertilité du sol dans la production de fonio :

a)    Conservation du sol. Lorsque le sol est laissé à nu, il est exposé à l‘érosion éolienne et hydrique, ainsi qu‘aux fortes intensités solaires. Par conséquent, dans les endroits où le vent est fréquent, des haies brise-vent autour des champs sont nécessaires pour empêcher l’érosion éolienne et réduire l’évaporation et l’évapotranspiration de l’eau des cultures et du sol, qui seraient sans cela élevées. Elles permettent également d’éviter que les vents forts n’emportent les petites graines après le semis. Contrairement au labourage, où toute la surface du sol est retournée et exposée au soleil et au vent, la perturbation du sol est minimisée dans le travail réduit du sol, ce qui contribue essentiellement à la conservation de l’eau du sol. Dans le cas du labourage en particulier, le semis doit être effectué immédiatement après la préparation du sol. Sur les terrains en pente, la préparation du sol doit se faire en travers de la pente pour minimiser le ruissellement de l’eau en formant des structures appropriées qui stabilisent et retiennent le sol, et protègent de l’érosion.

b)   Rotation des cultures et cultures intercalaires. Le fonio est souvent cultivé en rotation avec d’autres céréales comme le sorgho et le millet. Dans certaines régions, il est cultivé après le riz pluvial comme culture à cycle court avant qu’une autre culture (céréalière) ne soit semée au cours de la même saison. La culture continue de céréales, en particulier avec de mauvaises pratiques de gestion de la fertilité du sol, diminue la fertilité du sol et encourage l’accumulation de maladies transmises par le sol, de ravageurs et de mauvaises herbes. Pour améliorer la fertilité des sols, le fonio doit être cultivé dans une rotation planifiée avec des cultures de légumineuses fixant l’azote comme les haricots, le niébé, les arachides ou des cultures d’engrais verts légumineux et d’autres cultures appropriées. En plus de fixer l’azote dans le sol pour les cultures suivantes, les légumineuses interrompent le cycle de vie des maladies et des ravageurs du sol, qui sont hébergés par les cultures de graminées. Inversement, la culture du fonio avant celle de l’arachide, du niébé ou du sésame peut réduire le développement de Macrophomina phaseolina, un champignon qui provoque la pourriture charbonneuse sur ces espèces végétales et sur de nombreuses autres.

c)    Ajout de matières organiques. L’application au sol de compost, de fumier animal ou de biomasse provenant de cultures d’engrais verts fournit des matières organiques essentielles au maintien de la fertilité du sol. Alors que les matières végétales vertes et les fumiers animaux fournissent de la nourriture aux organismes du sol et des nutriments aux plantes, le compost améliore principalement les propriétés du sol, comme sa structure et sa capacité de rétention d’eau. La culture planifiée d’engrais verts légumineux comme le mucuna pendant la contre-saison, si l’eau est disponible en quantité suffisante, protège le sol de l’érosion, fixe l’azote de l’air et fournit de grandes quantités de biomasse pour la gestion de la matière organique du sol.

d)   Recyclage des résidus de culture sur le terrain. Afin de minimiser la perte d’éléments nutritifs dans le champ, les résidus de culture doivent être retournés sur la parcelle où ils ont été récoltés. Si les résidus sont donnés au bétail, les excréments des animaux doivent être retournés aux champs et mélangés au sol, ou compostés avec des matières végétales pour en améliorer la qualité avant l’application. Le brûlage des résidus de culture n’est pas recommandé, car il entraîne une perte de matière organique précieuse.

e)    Utilisation d’engrais minéraux. En principe, l’application d’engrais minéraux P et K sélectionnés est autorisée en agriculture biologique, tandis que l’utilisation d’engrais minéraux N est interdite. L’utilisation de ces engrais ne devrait être que la dernière option dans la gestion de la fertilité du sol et n’est recommandée qu’en cas de forte carence. L’utilisation d’engrais commerciaux peut difficilement être économique dans la production de fonio. Néanmoins, avant d’utiliser des engrais minéraux, les agriculteurs biologiques certifiés doivent vérifier les réglementations en vigueur.

 

Discussion sur la gestion de la fertilité des sols

Demandez aux agriculteurs de décrire comment ils gèrent la fertilité de leurs sols.

  • Empêchent-ils l'érosion du sol par le vent et l'eau ? Si oui, comment ?
  • Est-ce qu'ils font des cultures qui nourrissent aussi le sol ? Si oui, lesquelles ? Discutez de la manière dont ils s'y prennent.
  • Recyclent-ils les matières végétales et le fumier animal ? Quels défis rencontrent-ils dans ce domaine ?
  • Applique-t-on du fumier ou du compost ? Si oui, quels défis rencontrent-ils avec la production de compost ?

Discussion sur l'intégration de pratiques améliorées de gestion de la fertilité des sols

Discutez avec les agriculteurs de la manière dont les pratiques de gestion améliorée de la fertilité des sols peuvent être introduites dans leurs systèmes agricoles.

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