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Outils de gestion des mauvaises herbes

Les agricultrices et agriculteurs biologiques donnent la priorité absolue à la prévention de l’introduction et de la multiplication des mauvaises herbes. Les pratiques de gestion visent à maintenir les populations d’adventices à un niveau qui n’entraîne pas de pertes économiques dans la culture et n’altère pas la qualité de la récolte. Le but n’est pas d’éradiquer en totalité les mauvaises herbes, car elles ont aussi un rôle à jouer dans le champ. Par exemple, les adventices fournissent une couverture qui réduit l’érosion du sol. En outre, la diversité biologique dans nos champs de culture est en grande partie due à la présence des mauvaises herbes. Elles procurent un habitat aussi bien aux insectes utiles qu’aux champignons mycorhiziens. Comme les adventices offrent du pollen et du nectar, elles permettent aux insectes de biocontrôle de maintenir leurs populations et représentent donc un instrument précieux dans la régulation des ravageurs.

Discussion sur les pratiques culturelles pour la gestion des mauvaises herbes

Partagez les expériences entre les participants sur la façon de limiter les problèmes de mauvaises herbes par des pratiques culturales. Discutez en groupes des espèces de mauvaises herbes qui nécessitent une attention particulière, en fonction de la situation locale.

Pratiques culturales pour gérer les mauvaises herbes (outils de l’étape 1)

Les pratiques culturales telles que le choix de variétés compétitives, l’utilisation de semences et de jeunes plants exempts de mauvaises herbes, le choix de la date de semis optimale, la rotation des cultures et l’utilisation de paillis sont cruciales pour empêcher l’introduction et la propagation des mauvaises herbes.

Outil 1: Semences et jeunes plants exempts de mauvaises herbes

Il est important d’éviter l’introduction dans les champs de graines de mauvaises herbes à travers les outils ou les animaux. Un élément encore plus important est de n’utiliser que des semences et des jeunes plants exempts de mauvaises herbes en choisissant des graines/jeunes plants de qualité ou des semences soigneusement nettoyées.

Outil 2: Choix des cultures et des variétés

Les cultures et variétés de grande taille aux feuilles larges concurrencent mieux les mauvaises herbes se développant tardivement par rapport aux petites variétés à feuilles étroites. Certaines variétés inhiberont la croissance des mauvaises herbes et les étoufferont tandis que d’autres les toléreront. Dans de nombreux pays africains, il existe par exemple des cultivars de maïs et de niébé résistants aux herbes des sorcières (Striga), qui offrent une meilleure performance au même niveau de pression des adventices où d’autres variétés sont plus affectées.

Outil 3: Rotation des cultures

Le succès des systèmes de rotation en matière d’élimination des mauvaises herbes repose sur l’utilisation de séquences de cultures. Celles-ci créent divers modèles de concurrence pour les ressources, d’interférence allélopathique (p. ex., les exsudats racinaires de certaines plantes agissent comme des herbicides), de perturbation du sol et de dommages mécaniques, créant ainsi un environnement instable et souvent hostile aux mauvaises herbes. Il est largement démontré que la monoculture conduit en fait au développement d’espèces de mauvaises herbes moins diverses et plus difficiles à maîtriser par rapport à la rotation de cultures. Cultiver les mêmes cultures sur le même site année après année favorisera l’accumulation de graines de mauvaises herbes dans le sol. Cette accumulation de graines d’adventices est appelée « banque de graines de mauvaises herbes du sol ». Le changement des conditions de culture interrompt les conditions de vie des mauvaises herbes, inhibant ainsi leur croissance et leur prolifération. Certaines cultures étouffent les mauvaises herbes efficacement, tandis que d’autres favorisent leur croissance. La rotation des cultures constitue donc la mesure la plus efficace pour réguler les mauvaises herbes annuelles et pérennes.

En vue du contrôle des mauvaises herbes, les rotations des cultures doivent inclure:

  • L’alternance de cultures germinant en différentes saisons (printemps, été, automne et hiver) ou adaptées aux périodes de pluies et de sécheresse.
  • lL’alternance de cultures annuelles et pérennes (y compris l’herbe).
  • L’alternance de cultures fermées et denses, qui étouffent les mauvaises herbes, et de cultures ouvertes, qui favorisent les mauvaises herbes.
  • Le labour et les opérations de coupe ou de décolletage, qui affectent directement les mauvaises herbes.

 

Outil 4: Préparation appropriée des terres

Un outil de contrôle simple mais très efficace consiste à empêcher la propagation des mauvaises herbes en préparant bien les terres. La préparation des terres doit être programmée pour éliminer toutes les mauvaises herbes à fleurs avant qu’elles ne produisent des graines. Une exploration régulière du champ à la recherche de mauvaises herbes est nécessaire pour limiter la propagation.

Outil 5: Gestion de la qualité du sol

Les partisans de l’agriculture biologique ont longtemps soutenu que le risque de problèmes liés aux mauvaises herbes peut être réduit grâce à un sol sain. L’augmentation de la fertilité des sols joue un rôle majeur dans le contrôle des mauvaises herbes. La matière organique et l’activité microbienne du sol associées aux terres conduites en bio ont notamment un effet tampon, qui permet de maintenir un équilibre optimal des nutriments et des minéraux dans les plantes cultivées. Toutefois, en raison de la fertilisation, les graines de mauvaises herbes germent rapidement tout compte fait. Elles peuvent alors être éliminées par des méthodes de désherbage. La fertilité des sols, quant à elle, peut être améliorée par:

  • L’utilisation de compost et de fumier de ferme: en plus d’augmenter la teneur en matière organique du sol et de servir d’engrais à libération lente, le compost peut contribuer à maîtriser les mauvaises herbes, s’il est utilisé comme couverture du sol pour éliminer la lumière à la surface de celui-ci. Les graines de mauvaises herbes resteront alors dormantes. Néanmoins, le compost doit être d’excellente qualité et ne doit pas contenir de graines de mauvaises herbes.
  • L’utilisation de paillis organiques: les paillis éliminent la lumière à la surface du sol. De nombreuses espèces de mauvaises herbes à petites graines ont besoin de lumière à la surface du sol et proche de celle-ci pour briser la dormance de leurs graines. Un paillis constitué d’un matériau sec, résistant au gel, qui se décompose lentement, maintient son effet plus longtemps qu’un matériau frais, qui se décompose très rapidement.

 

Outil 6: Date et densité de semis appropriées

Des conditions idéales de croissance favorisent le développement optimal des plantes cultivées et leur capacité à concurrencer les mauvaises herbes. Le bon espacement des cultures assurera que les mauvaises herbes ne disposent que de très peu d’espace pour se développer, réduisant ainsi la concurrence avec ces dernières. Pour appliquer cette approche qui limite efficacement le développement des mauvaises herbes, il faut connaître les principales espèces et savoir à quelles saisons elles apparaissent. Un calendrier des mauvaises herbes de la zone ou région concernée peut, le cas échéant, s’avérer utile pour gérer les adventices de manière ciblée, systématique et efficace.

Gestion de l’habitat pour contrôler les mauvaises herbes (outils de l’étape 2)

Dans le cadre de la gestion de l’habitat, les agricultrices et agriculteurs biologiques pratiquent, dans une deuxième étape (outils de l’étape 2), la culture intercalaire, la culture associée et le pâturage pour empêcher la croissance des mauvaises herbes et limiter leur prolifération.

Outil 7: Cultures intercalaires (cultures associées et sous-semis)

Bien que les cultures associées ne soient pas toujours supérieures aux monocultures en matière d’élimination des mauvaises herbes, dans certains cas, elles peuvent être très efficaces, à condition d’être bien planifiées. La pratique qui consiste à intercaler des espèces à croissance rapide qui étouffent les mauvaises herbes (couvert végétal ou paillis vivant) entre les rangées de la culture principale constitue une mesure de contrôle des mauvaises herbes efficace. Il existe différents exemples connus pour fonctionner en Afrique tels que la mise en place de niébé et de cucurbitacées egusi ou de citrouilles comme cultures intercalaires dans le manioc pour réduire la pression des mauvaises herbes.

Le sous-semis vise à couvrir le sol avec une couche de végétation à croissance rapide en dessous de la culture principale. L’espèce sous-semée est habituellement une légumineuse qui, en plus d’étouffer les mauvaises herbes, améliore la fertilité des sols.

Outil 8: Pâturage

Dans les cultures pérennes telles que le café, les mangues, les avocats ou le cacao, l’utilisation de moutons et de chèvres pour réduire la croissance des mauvaises herbes rampantes est devenue courante. Dans le cas des bovins, les mauvaises herbes à feuilles larges tendent à prédominer en raison de la préférence des bêtes pour les graminées. Voilà pourquoi il est nécessaire d’alterner les bovins avec les moutons et les chèvres, qui préfèrent les feuilles larges, pour venir à bout de ce pâturage sélectif.

Mesures de contrôle direct pour gérer les mauvaises herbes (outils de l’étape 3)

Les mesures de contrôle direct comprennent les méthodes mécaniques, qui sont les plus courantes et largement applicables, ainsi que d’autres méthodes sophistiquées telles que l’utilisation d’agents de biocontrôle et le contrôle thermique des mauvaises herbes.

Outil 9: Contrôle mécanique des mauvaises herbes

Le désherbage mécanique est la méthode la plus courante et la plus efficace de contrôle direct des mauvaises herbes. Il peut être utilisé pour la préparation initiale des terres, mais aussi pendant les étapes ultérieures de la croissance de la culture. Les mauvaises herbes entièrement développées, possédant des racines profondes, ne peuvent être maîtrisées que grâce aux méthodes de contrôle mécanique.

Le contrôle mécanique des mauvaises herbes peut soit impliquer le désherbage de toute la culture soit se limiter au désherbage sélectif entre les rangs ou sur les rangs. Le désherbage manuel constitue sans doute la principale mesure de contrôle mécanique. Comme il demande beaucoup de main-d’œuvre, le fait de réduire, dans la mesure du possible, la densité des mauvaises herbes dans le champ réduira la charge de travail ultérieure. Il existe différents outils pour déterrer, couper et déraciner les mauvaises herbes : des outils manuels, à traction animale ou tractés par un tracteur. L’utilisation de l’outil adéquat peut considérablement augmenter l’efficacité du travail. Quel que soit l’outil utilisé, le désherbage doit être effectué avant que les mauvaises herbes ne fleurissent et ne donnent des graines. La météo et les conditions du sol sous lesquels l’opération est réalisée vont avoir une influence majeure sur son efficacité (par exemple, le désherbage mécanique est moins efficace lorsque les sols sont humides pendant ou après les opérations de désherbage).

Outil 10: Contrôle biologique des mauvaises herbes

Le champignon du sol Fusarium oxysporum (différents isolats du Burkina Faso, du Mali et du Niger) est très efficace dans la réduction de la pression des herbes des sorcières (Striga hermonthica et S. asiatica) dans différentes cultures céréalières ; dans des essais scientifiques, son utilisation a conduit à une augmentation des rendements. D’autres espèces de Fusarium trouvées au Soudan et au Ghana sont elles aussi très efficaces (Fusarium nygamai, F. oxysporum et F. solani). Des préparations effectuées à partir de ce mycoherbicide sont en cours d’élaboration et seront prochainement enregistrées dans plusieurs pays africains.

Les rhizobactéries capables d’arrêter la germination des graines des herbes des sorcières (Striga spp.) ou de les détruire totalement représentent des agents de contrôle biologique particulièrement prometteurs, puisqu’on peut les utiliser pour produire, facilement et à moindre coût, des inoculants pour les semences. Les isolats de Pseudomonas fluorescens et P. putida inhibent significativement la germination des graines de Striga hermonthica. Toutefois, aucun produit de biocontrôle n’est actuellement disponible.

Outil 11: Contrôle thermique des mauvaises herbes

Le désherbage à la flamme (ou brûlage), qui consiste à chauffer les mauvaises herbes brièvement à 100 °C ou plus, est une autre méthode de contrôle mécanique des mauvaises herbes. Le choc thermique provoque la coagulation des protéines des feuilles et l’éclatement de la membrane des cellules. Par conséquent, les mauvaises herbes se dessèchent et meurent. Bien qu’efficace, cette méthode s’avère coûteuse, car elle nécessite l’utilisation de machines et consomme de grandes quantités de carburant (gaz). Pour cette raison, elle est rarement utilisée en Afrique.

Discussion sur la lutte directe contre les mauvaises herbes

Partager les expériences des agriculteurs sur la manière de limiter les problèmes de mauvaises herbes par des mesures de lutte directe. Discutez en groupes des méthodes les plus efficaces pour les espèces de mauvaises herbes prédominantes.

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