Commercialisation et certification biologique de la production de coton

Les principaux marchés du coton biologique se trouvent dans les pays industrialisés. Les consommateurs achètent du coton biologique parce qu’il est produit et transformé sans utiliser de produits agrochimiques et est reconnu comme moins irritant pour la peau et moins allergène. Ces consommateurs se soucient également de la conservation de la nature et de l’aide apportée aux agriculteurs des régions tropicales pour leur assurer des moyens de subsistance durables. À l’origine, la majeure partie de la production de coton biologique était transformée en vêtements contenant 100 % de fibres de coton biologique. Aujourd’hui, la tendance est au mélange d’un certain pourcentage (généralement 5 à 10 %) de fibres biologiques avec des fibres conventionnelles.

Le coton est une filière relativement complexe au sein du secteur textile. Pour réussir, les producteurs de coton-graine ont besoin de partenaires bien organisés. Des politiques publiques et des services directs en matière de recherche et de vulgarisation, d’égrenage et/ou de commercialisation et de réglementation sont nécessaires. La relation entre ces services et institutions de l’État, le secteur privé et les organisations d’agriculteurs est essentielle à la réussite et à la viabilité de l’activité.

La conversion des petites exploitations agricoles des tropiques au coton biologique est généralement facilitée par des sociétés ou des ONG, qui fournissent des services de vulgarisation et des intrants et organisent la certification, la transformation et la commercialisation des produits. La commercialisation et la certification biologique doivent être discutées au sein de l’organisation de producteurs et avec les partenaires commerciaux tout au long de la filière (producteur de coton-fibre, exportateur, détaillant, etc.). Un défi particulier est la « contamination » par le coton OGM, qui se développe rapidement. Des zones tampons représentant 25 % de la taille de la parcelle (si la parcelle voisine fait 100 m de large, la distance devrait être d’au moins 50 m) sont normalement suffisantes, mais si le coton OGM est planté dans le même village ou district, les conséquences doivent être anticipées et prises en compte. 

Les exigences générales pour la certification de la production de coton biologique sont les suivantes :

• Pendant la production de coton, il est interdit d’utiliser des pesticides de synthèse, y compris des herbicides et des engrais, ou du matériel de plantation génétiquement modifié. Il convient également d’éviter toute contamination par les pesticides provenant des champs de coton conventionnels voisins sous l’effet de l’érosion du sol ou de la dérive due au vent. Les machines et les équipements utilisés pour l’application conventionnelle de pesticides et d’engrais doivent être bien nettoyés avant la manutention du coton biologique.

• Lors de la manutention post-récolte, il est nécessaire de séparer clairement l’égrenage, le classement et le stockage du coton biologique pour éviter la contamination croisée avec le coton conventionnel. Idéalement, les producteurs de coton biologique identifient une installation chargée de transformer leur coton. Ils signent un accord avec le propriétaire de l’installation afin de garantir un traitement préférentiel du coton biologique.

Des normes biologiques nationales ou internationales spécifiques peuvent définir des exigences supplémentaires pour la production et la manutention post-récolte du coton biologique. Les agriculteurs doivent donc consulter le mouvement biologique national ou l’organisme de certification biologique opérant dans la région ou le pays.