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Amélioration de la gestion des ravageurs et des maladies du bananier

Les bananiers sont sensibles à un large éventail de ravageurs et de maladies. Certains de ces ravageurs et maladies sont très destructeurs et très contagieux (se propagent facilement), et une fois introduits, ils persistent et sont difficiles à éradiquer. En général, la sévérité et la fréquence des infestations de ravageurs et des dégâts causés aux plants dépendent des conditions environnementales dominantes, des cultivars de bananier et de la maladie ou du ravageur. Cependant, la plupart peuvent être gérés et contrôlés par la mise en œuvre de méthodes de production biologique.

La principale stratégie de lutte biologique contre les ravageurs et les maladies dans la production de bananes est la prévention et la gestion appropriée des infections pour limiter la propagation et la multiplication. La mise en œuvre appropriée de bonnes pratiques culturales (amélioration de la fertilité du sol, rotation des cultures, utilisation de variétés résistantes et de matériel de plantation sain, hygiène des cultures et élimination des plantes infectées, etc.) permet de lutter efficacement contre un grand nombre de ces ravageurs et maladies. Cela est également une nécessité, car la plupart des maladies destructrices ne peuvent pas être éradiquées par des méthodes de lutte directe.

Discussion sur la gestion locale des maladies et ravageurs communs de la banane

Essayez de trouver les ravageurs et les maladies les plus problématiques dans la région en posant les questions suivantes :

  • Quels sont les ravageurs et maladies du bananier les plus courants dans la région ?
  • Comment empêchez-vous l'introduction ou la propagation de ces ravageurs ou maladies ?
  • Que faites-vous lorsqu'une infection est identifiée dans la bananeraie ?

Établissement d’une nouvelle bananeraie

Un site avec des sols profonds, bien drainés et fertiles, de préférence riches en matière organique, est favorable à la production de bananes. Il favorisera le développement de plants robustes, tolérants aux infections. Il est préférable d’opter pour un terrain récemment dégagé, sans signes ou antécédents de nématodes ou de maladies dévastatrices comme le flétrissement bactérien et la fusariose.

Si le site a été utilisé pour la production de bananes au cours des deux dernières années, il est fortement recommandé de supprimer tous les plants et bulbes restants. Habituellement, ces restes sont porteurs d’un grand nombre de ravageurs et de maladies. Ils doivent être transférés vers une autre parcelle (sans bananier), broyés et étalés pour sécher ou être compostés. Des légumineuses (haricots p. ex.) doivent ensuite être plantées ou le site peut être laissé en jachère avec des légumineuses de couverture comme engrais verts pendant 1 à 2 ans. Cela permettra d’éliminer entièrement toute infestation résiduelle par des ravageurs ou des maladies avant dʼintroduire de nouveaux plants de bananiers.

Toutes les adventices vivaces doivent également être supprimées et détruites avant la plantation, car les bananiers sont très sensibles à la concurrence des adventices. Certains des arbres existants sur le site sélectionné doivent être laissés lors du défrichement afin de protéger les jeunes bananiers du vent et d’un ensoleillement trop fort.

Sélection et préparation du matériel de plantation

Une bonne gestion des ravageurs et des maladies du bananier commence par la sélection et la manipulation avec précaution d’un matériel de plantation exempt de ravageurs et de maladies et, si possible, résistant. Il faut choisir les cultivars et les variétés en fonction des maladies qui prévalent dans une région donnée. Certains cultivars résistent à certaines maladies, comme la banane Cavendish et la banane à cuire des hauts plateaux, et des variétés comme FHIA 17 (variété Cavendish), FHIA 23 (variété Gros Michel) sont résistantes à la maladie dévastatrice de la fusariose (maladie de Panama). Un matériel de plantation sain, issu de cultivars supérieurs, résistants aux maladies, peut être obtenu auprès d’agents de vulgarisation locaux, de stations de recherche ou d’exploitants de pépinières (endurcissement en pépinière de vitroplants de bananiers). Il est fortement conseillé de planter différents cultivars et/ou variétés dans la bananeraie. Si une variété ou un cultivar sont attaqués par certains ravageurs ou maladies, la bananeraie ne sera pas entièrement anéantie.

La multiplication des bananiers s’effectue à l’aide de rejets ou de bulbes du plant-mère. En général, les rejets/bulbes bien traités ou les vitroplants de bananiers sont fortement recommandés, car ils sont exempts de ravageurs et de maladies. Les rejets destinés à la plantation doivent être rigoureusement sélectionnés et préparés pour minimiser la propagation des ravageurs et des maladies. Ils doivent être obtenus à partir de plantations exemptes de ravageurs et de maladies. Les rejets baïonnettes sont préférables, car ils sont généralement moins infectés par les nématodes et les charançons que les rejets plus volumineux.

Recommandations aux agriculteurs pour la préparation des plantules :

Le matériel de plantation doit être préparé sur le site où il a été obtenu afin de limiter la propagation des infections aux nouvelles parcelles.

  • Retirez toutes les feuilles, les gaines foliaires externes, les racines, les parties mortes de la plante et parez le bulbe (coupez une partie du bulbe) pour éliminer les charançons, les œufs de charançon et les nématodes. Les taches brunes et noires qui peuvent apparaître sur le bulbe doivent également être éliminées jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le tissu blanc du bulbe.

  • Il est recommandé de traiter les rejets afin d’éliminer toute infection. Pour ce faire, trempez les rejets dans de l’eau savonneuse pendant une nuit ; cela permettra d’éliminer les œufs et les larves des charançons. Il est également possible de traiter les rejets en trempant la base de la plante dans de l’eau chaude (environ 60 °C) pendant 10 minutes. Cela permet de tuer tous les nématodes présents dans les couches externes du rejet. Une solution d’eau de Javel à 10 % (100 ml de solution dans 1 litre d’eau) est également utile pour désinfecter les bulbes. Immergez la base des rejets dans la solution pendant environ 20 minutes.

Les rejets traités doivent être plantés dans la semaine pour éviter une nouvelle infestation.

Recommandations aux agriculteurs pour la plantation d’une bananeraie :

  • Piquetez l’emplacement des bananiers - en comptant un écartement de 3 m sur 3 pour obtenir une densité adéquate de 450 plants pour 0,5 hectare à peu près. Cela permet d’éviter la concurrence entre les bananiers et de limiter la propagation des ravageurs et des maladies dʼun plant à lʼautre.

  • Creusez des trous de plantation de 60 x 60 x 60 cm en plaçant de la terre de surface d’un côté du trou de plantation et du sous-sol de l’autre côté. Ainsi, la terre de surface mélangée au fumier/compost sera utilisée pour remplir le trou après la plantation.

  • Plantez les bananes au début de la saison des pluies - afin que les nouveaux plants reçoivent suffisamment d’eau pour une croissance rapide. Lors de la plantation, ne remplissez pas complètement le trou. Laissez une cuvette peu profonde d’environ 30 cm pour faciliter l’approvisionnement en eau du jeune plant. Plus tard au cours de la croissance, celle-ci fournira également un environnement propice à la production de nouveaux rejets loin du plant-mère.

Discussion sur la préparation du matériel de plantation

Demandez comment les agriculteurs obtiennent du matériel de plantation pour les nouveaux jardins en posant les questions suivantes :

  • Comment préparez-vous le matériel de plantation de bananes pour établir de nouvelles bananeraies ?
  • Comment procédez-vous pour établir un nouveau jardin de bananes ?

Discutez ensemble des approches en notant les éventuelles lacunes, puis présentez les directives ci-dessous.

Pratiques de gestion courantes

Certaines pratiques de gestion sont utiles à la fois pour renforcer la croissance des plants de bananiers et pour minimiser la propagation des ravageurs et des maladies. Cependant, ces pratiques doivent toujours être appliquées conjointement, car l’abandon d’une pratique peut compromettre les avantages obtenus grâce aux autres.

a. Élimination des rejets

La concurrence entre les rejets épuise très rapidement le sol et produit des plants fragiles, très sensibles aux infections. Environ 3 à 4 rejets doivent être conservés par pied mère afin de garantir des plants robustes et de bons rendements. Tout rejet supplémentaire doit être éliminé lorsquʼil est encore jeune. Des rejets à différents stades de croissance (mère, fille et petite-fille) de l’autre côté du plant-mère doivent être sélectionnés afin d’éviter la concurrence pour la lumière. L’élimination des rejets doit être effectuée correctement pour que les rejets supprimés ne repoussent pas. Le pseudo-tronc du rejet doit être coupé près de son bulbe et la pointe aiguisée du couteau insérée avec un mouvement de torsion dans le point de croissance pour supprimer définitivement le rejet. Pendant cette opération, il faut veiller à ne pas blesser d’autres plants-filles.

Au fil du temps, les bananiers ont tendance à s’éloigner de leur point d’origine et les écarts entre les plants se réduisent. À ce stade, il est nécessaire dʼéliminer les plants qui sont proches les uns des autres. Si la bananeraie a complètement perdu sa forme initiale, la plantation doit être nettoyée et replantée.

b. Effeuillage

Les vieilles feuilles et les gaines sont sensibles aux infections et peuvent être porteuses de maladies si elles ne sont pas supprimées à temps. L’élimination des vieilles feuilles permet de lutter contre la cercosporiose, en limitant sa propagation aux jeunes feuilles et plants, tandis que la suppression des vieilles gaines élimine les cachettes des charançons adultes du bananier. En outre, les vieilles feuilles pendantes bloquent l’accès des jeunes plants à la lumière du soleil. Il est donc recommandé dʼenlever toutes les vieilles feuilles et gaines qui ont atteint la sénescence naturelle et de les utiliser comme paillis.

Il est toutefois important de laisser suffisamment de feuilles sur le plant pour produire un régime de bonne qualité. Le nombre moyen de feuilles par bananier doit être de 8 à 10 feuilles à la floraison et de 4 à la récolte. Lʼeffeuillage complet du plant avant la récolte nʼest pas recommandé, car cela déclenche le processus de maturation avant que le plant ne soit réellement prêt.

c. Coupe des bourgeons mâles

Lʼélimination précoce des bourgeons mâles permet également de réduire la propagation de maladies telles que le flétrissement bactérien du bananier, qui peut être transmis par les abeilles récoltant le nectar des bourgeons mâles du bananier. Il faut veiller à ne pas endommager les mains des régimes lors de la suppression des bourgeons mâles. La suppression du bourgeon mâle favorise également un développement plus rapide du jeune régime.

Gestion des ravageurs et des maladies spécifiques

Les charançons et les nématodes du bananier sont les principaux ravageurs de la banane, attaquant presque tous les cultivars. En outre, la banane est vulnérable à une multitude de maladies qui peuvent provoquer des pertes de rendement importantes faute de mesures de lutte appropriées. C’est le cas de la cercosporiose noire, de la maladie du bunchy top, de la mosaïque en tirets (banana streak virus ou BSV) et des maladies très dévastatrices du flétrissement bactérien et de la fusariose (maladie de Panama).

Discussion : Groupes de travail sur l'identification sur le terrain des ravageurs et maladies du bananier

Organisez une visite sur le terrain avec les participants dans différents champs de bananes et identifiez tous les signes observables de problèmes de parasites ou de maladies. Demandez aux agriculteurs d'analyser les signes d'infection et d'identifier les ravageurs ou les maladies.

Gestion des ravageurs

a. Charançon du bananier (Cosmopolites sordidus)

Le charançon du bananier est un foreur des racines de bananier très nuisible. Les larves percent les bulbes, les rejets et les racines et entraînent une destruction importante des racines. Cela retarde la croissance des plants, cause la verse des bananiers, puis leur mort.

Recommandations aux agriculteurs pour la lutte contre le charançon du bananier :

  • Utilisez du matériel de plantation sain - Comme indiqué précédemment, utilisez des vitroplants ou des rejets traités pour planter de nouvelles bananeraies.

  • Rotation des cultures - En cas de parcelle fortement infestée, il est vivement recommandé de détruire progressivement l’ensemble de la bananeraie et de supprimer tous les plants de bananiers et leurs bulbes. Réduisez-les en morceaux pour les sécher ou les composter et plantez d’autres cultures dans le champ pendant 1 à 2 ans. Veillez à détruire la totalité des bulbes et des racines pendant cette période.

  • Veillez à l’hygiène des cultures - Il est courant de fendre le pseudo-tronc après chaque récolte. Le pseudo-tronc est fendu et les gaines foliaires sont étalées pour sécher afin de détruire les œufs et les larves de charançons. Cependant, les gaines doivent être disposées à environ 60 cm du pied mère, comme tout autre matériau de paillage dans une bananeraie. Ne pas déplacer les résidus de bananier (pseudo-troncs, bulbes, gaines) d’une parcelle à l’autre afin de limiter la propagation des charançons.

  • Piégez les charançons - La pose de pièges pour attraper, puis éliminer les charançons du bananier peut être une méthode efficace de lutte contre ces ravageurs, surtout dans les petites parcelles. Les charançons se déplacent la nuit et peuvent être piégés en les appâtant avec des tranches de pseudo-tronc de bananier. Les pièges doivent être nettoyés tous les 3 jours afin quʼils ne deviennent pas un lieu de reproduction pour les charançons. Tous les charançons piégés doivent être retirés des appâts et détruits ou donnés aux volailles.

  • Maintenez la santé du pied mère du bananier - Les matériaux de paillage ou autres débris ne doivent pas être placés à proximité ou à l’intérieur du pied mère afin de priver les charançons dʼune cachette. De même, les résidus de plants provenant de bananeraies infectées ne doivent pas être utilisés comme paillis dans les bananeraies saines.

  • Utilisez des pesticides naturels - Exemples : cendre de bois, poudre de feuilles de tephrosia, préparations à base de piment et d’urine animale, extrait de feuilles de Tithonia et huile de neem. Ces matières doivent être appliquées à la base des plants, autour du pied mère et des pseudo-troncs infectés. Cependant, il est important pour les agriculteurs biologiques certifiés de vérifier auprès de leur organisme de certification avant d’utiliser des produits prêts à l’emploi pour lutter contre le charançon.

b. Nématodes

Radopholus similis et Pratylenchus goodeyi sont les espèces de nématodes les plus nuisibles pour les bananiers. Les nématodes sont des ravageurs microscopiques (non visibles à l’œil nu) qui se nourrissent des racines de bananier. Ils détruisent les racines et réduisent lʼabsorption dʼeau et de nutriments. Lorsque les racines sont endommagées, les plants perdent leur stabilité et chutent. Il est cependant difficile pour les agriculteurs de faire la distinction entre les dégâts causés par les nématodes et les charançons du bananier. Les attaques de nématodes entraînent la verse du plant avec toutes les racines exposées (le plant tout entier est déraciné), tandis que les charançons provoquent la rupture du plant à la base, au niveau du sol. Les nématodes envahissent les nouvelles bananeraies lorsque des rejets provenant de parcelles infestées sont utilisés (presque tous les rejets sont envahis par les nématodes dans une parcelle infestée). Les bananes à cuire et les plantains sont particulièrement sensibles aux nématodes.

Recommandations aux agriculteurs pour la lutte contre les nématodes du bananier :

  • Utilisez des matériels de plantation sains - Utilisez des matériels issus de vitroplants ou traitez les rejets pour vous assurer qu’aucun ravageur n’est introduit dans les nouvelles bananeraies.

  • Rotation des cultures - Dans les plantations fortement infestées, il est vivement recommandé de détruire la bananeraie et d’éliminer tous les plants de bananiers et leurs bulbes. Coupez-les pour les sécher ou les composter. Les nématodes survivent dans le sol pendant environ un an s’ils sont privés de matériels hôtes. Par conséquent, après avoir arraché tout le matériel de plantation de la parcelle infectée, cultivez d’autres plantes pendant une période de 1,5 à 2 ans, puis remettez la parcelle en culture avec du matériel bananier sain.

  • Augmentez la fertilité du sol - L’ajout de compost dans les trous de plantation, l’épandage de fumiers biologiques et le paillage avec des matières organiques améliorent la vie du sol et ont un effet négatif sur les ravageurs du sol comme les nématodes. Ils favorisent l’établissement de plants plus robustes qui sont moins vulnérables à la verse causée par une infestation de nématodes.

  • Hygiène des cultures - Outre le matériel de plantation, les nématodes peuvent également se propager par la terre transportée par les outils agricoles, les chaussures/pieds des agriculteurs et les résidus de bananier, principalement les bulbes. Par conséquent, il faut s’assurer de bien nettoyer tous les outils agricoles et les chaussures/pieds avant de pénétrer dans une parcelle saine. Les bulbes de bananier ne doivent pas être déplacés d’une parcelle à l’autre afin de limiter la propagation des infestations par des nématodes.

Gestion des maladies

a. Flétrissement bactérien

Le flétrissement bactérien est la maladie la plus destructrice du bananier, car il attaque tous les types de bananes. Il est causé par Xanthomonas campestris pv. Musacearum. Les plantes infectées présentent une maturation et une coloration prématurées des fruits, un jaunissement des feuilles, un dessèchement prématuré du bourgeon mâle et un exsudat semblable à du pus lorsque le pseudo-tronc est coupé. L’infection se propage lorsque des outils agricoles et des parties de plantes infectées sont déplacés de parcelles infectées vers des parcelles saines. Elle se propage également lorsque les abeilles pollinisatrices butinent les bourgeons mâles des plantes infectées et transmettent lʼinfection aux bourgeons mâles des plantes saines.

Afin de gérer efficacement la maladie du flétrissement bactérien, une action participative et communautaire est en principe nécessaire. Les dirigeants locaux, les ONG, les personnels de vulgarisation et de recherche peuvent être très utiles pour mobiliser les communautés afin de mettre en œuvre des pratiques de quarantaine strictes, notamment restreindre le déplacement du matériel de plantation et éliminer les bourgeons mâles dès que le régime s’est formé.

Recommandations aux agriculteurs pour la lutte contre le flétrissement bactérien du bananier :

Il est également possible de lutter contre la maladie en appliquant les mesures suivantes :

  • Détruisez tous les plants présentant des symptômes de flétrissement bactérien - dès lʼapparition des premiers signes. Coupez l’intégralité du plant, puis entassez le matériel de plantation pour le laisser pourrir ou l’enterrer afin de limiter la propagation de la maladie. Tous les outils doivent être désinfectés en les passant à la flamme vive ou en les nettoyant avec de lʼhypochlorite de sodium ou toute autre solution javellisée.

  • Utilisez des matériels de plantation sains - Utilisez des matériels issus de vitroplants ou traitez les rejets pour vous assurer qu’aucune infection n’est introduite dans les nouvelles bananeraies.

  • Rotation des cultures - Après avoir arraché tout le matériel de plantation de la parcelle infectée, cultivez d’autres plantes pendant une période d’au moins 2 ans, puis remettez la parcelle en culture avec du matériel bananier exempt de ravageurs.

b. Fusariose

La fusariose est causée par un champignon tellurique, Fusarium oxysporum f.sp cubense (Foc). Il se propage principalement par les rejets infectés et par la terre qui adhère aux plantes, aux outils et aux chaussures/pieds. La maladie perturbe les vaisseaux du xylème et les feuilles jaunissent, à commencer par les plus anciennes, puis s’affaissent au niveau du pétiole, formant une jupe autour du plant. Les tissus vasculaires (pseudo-troncs, pétiole des feuilles du bulbe) présentent également une décoloration et des lignes jaunes, pâles et rouge foncé (vaisseaux infectés). Les bananes Gros Michel et pommes sont très sensibles à la fusariose. Le champignon peut survivre dans le sol pendant de nombreuses années (jusqu’à 30 ans) et est donc très difficile à contrôler. La fusariose se distingue de la flétrissure bactérienne par l’absence de symptômes chez les jeunes rejets de moins de 4 à 5 mois.

Recommandations aux agriculteurs pour la lutte contre la fusariose du bananier :

  • Utilisez des variétés ou des cultivars résistants - C’est la méthode la plus rentable et la plus durable pour lutter contre la fusariose dans les plantations de bananiers. Les variétés résistantes incluent : Cavendish, FHIA 17, FHIA 23 et d’autres hybrides.

  • Hygiène des cultures - Il est fortement recommandé de détruire les bananeraies infectées ; retirez tous les plants de bananiers et leurs bulbes. Coupez-les, puis séchez-les ou compostez-les pour limiter la propagation de lʼinfection. Plantez à la place dʼautres cultivars de bananes non sensibles (bananes à cuire, Cavendish ou autres hybrides). Sélectionnez de nouvelles terres saines pour la plantation de matériel bananier sain. Veillez à ce que tous les outils et les chaussures/pieds des agriculteurs soient correctement nettoyés (trempage dans une solution d’hypochlorite de sodium à 10 %) avant de pénétrer dans une parcelle saine. Les bulbes de bananier ne doivent pas être déplacés d’une parcelle à l’autre afin de limiter la propagation des infections par les nématodes.

c. Cercosporiose noire

La cercosporiose noire est également appelée maladie des raies noires (elle est causée par le champignon Mycosphaerella fijiensis). C’est la maladie foliaire qui a le plus fort impact sur les rendements. Elle provoque une décoloration sévère et une nécrose des feuilles, réduisant considérablement la zone de photosynthèse et entraînant une fructification médiocre et des doigts de petit calibre. L’agent pathogène se propage par le vent ou l’eau, il est donc difficile à contrôler.

Recommandations aux agriculteurs pour lutter contre la cercosporiose :

Il est possible de lutter contre la cercosporiose en appliquant les pratiques culturales suivantes afin d’améliorer la résistance de l’hôte et de minimiser la propagation de l’infection :

  • Améliorer la fertilité du sol - L’amélioration de la nutrition des plants réduit l’impact de la maladie. Un sol fertile favorise une croissance rapide du bananier avant que des tissus foliaires importants ne soient détruits par l’agent pathogène.

  • Maintenir un écartement approprié - Au fur et à mesure que les bananiers poussent et produisent des rejets, l’écartement entre les plants peut diminuer. Il est donc important pour l’agriculteur de réguler l’écartement entre les plants de sorte que les feuilles des plants adjacents ne se touchent pas et ne se frottent pas les uns contre les autres. Cela limitera la propagation de la cercosporiose.

  • Veiller à l’hygiène des cultures – Coupez les vieilles feuilles et mettez-les en paillis dans les parcelles non bananières pour limiter la contamination des jeunes plants et de leurs feuilles. Les feuilles et les tiges de bananes ne doivent pas être transférées d’une parcelle à l’autre pour limiter la propagation des infections.

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