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Introduction

La banane (Musa) est une culture très importante en Afrique subsaharienne, notamment en Afrique de l’Est. Elle y est non seulement consommée, mais a aussi une valeur culturelle et on lui attribue des propriétés médicinales. De nombreux types de bananes sont cultivées en Afrique. Selon la façon dont elles sont utilisées, elles peuvent être regroupées comme suit :

  • Bananes desserts - Elles comprennent les bananes Cavendish, les bananes rouges, les bananes pommes et les Gros Michel. Elles sont consommées mûres (bananes de table). La plupart des cultivars sont sensibles aux nématodes, à la cercosporiose et à la fusariose, mais ils sont généralement tolérants aux attaques de charançon. Les Cavendish sont les bananes desserts les plus populaires et les plus appréciées ; elles sont commercialisées dans le monde entier.

  • Bananes à cuire - Elles comprennent les bananes des hauts plateaux dʼAfrique de lʼEst (EAHB) et de nombreux autres types de bananes plantains consommées cuites ou grillées. Les EAHB sont considérées comme endémiques en Afrique de l’Est et poussent facilement à haute altitude (plus de 1000 m). En revanche, la plupart des plantains sont des variétés de plaine et donc très sensibles aux attaques du charançon.

  • Bananes à bière - Ces cultivars peuvent donner de bons résultats même dans des conditions sous-optimales et sont utilisés principalement pour la production de jus de banane qui est directement consommé ou utilisé pour la fabrication de bière, vin ou spiritueux à base de banane.

  • Bananes hybrides - Elles comprennent un certain nombre de cultivars améliorés tels que les hybrides FHIA. Elles sont utilisées de diverses manières, comme bananes desserts aussi bien que pour la production de jus. Elles sont relativement tolérantes aux nématodes.

La banane est une culture vivace tropicale et subtropicale, qui pousse dans les milieux les plus divers. Cependant, les systèmes de production de bananes peuvent être divisés en trois grandes catégories selon le nombre de cultivars et lʼintensité de la gestion.

a. Systèmes d’arrière-cour

Ce sont des systèmes hautement intégrés, en particulier dans les zones péri-urbaines où les terres sont limitées. Les bananes sont cultivées principalement pour l’alimentation, en combinaison avec d’autres activités comme l’élevage en zéro pâturage ou les jardins potagers pour satisfaire les besoins nutritionnels ou alimenter le marché péri-urbain. L’apport d’intrants est faible et, habituellement, aucune gestion appropriée des ravageurs et des maladies nʼest effectuée.

b. Systèmes agroforestiers à base de plantes vivaces

Dans ces systèmes, les bananes sont cultivées principalement en association avec des plantes vivaces comme le café, la vanille, le cacao ou les arbres fruitiers. Les bananes servent à la fois de culture d’ombrage de la strate intermédiaire et de denrée alimentaire pour les ménages. Tout excédent est vendu sur le marché. Différents cultivars sont en principe cultivés ensemble en fonction de lʼemplacement et de lʼutilisation prévue des bananes. Les plantes ne sont remplacées que lorsqu’elles meurent de vieillesse, de maladie ou d’une infestation par des ravageurs. Il s’agit également de systèmes à faible apport d’intrants. De nombreux ravageurs et maladies ne sont que partiellement contrôlés, voire pas du tout, ce qui rend la production de bananes très vulnérable. Cependant, cʼest le système de production le plus courant dans la plupart des régions productrices de bananes en Afrique.

c. Plantations commerciales

Ce sont des systèmes de monoculture au bénéfice d’un seul cultivar, essentiellement un cultivar de banane dessert qui a un bon potentiel dʼexportation. La gestion de ces plantations se caractérise par une sélection rigoureuse des cultivars/variétés et une utilisation intensive d’engrais et de pesticides de synthèse. Dans ces systèmes, on observe également des cycles de culture bien définis, qui durent généralement de 2 à 5 ans, après quoi tous les plants sont arrachés et remplacés.

Les défis de la production de bananes en Afrique

La production de bananes en Afrique est cependant confrontée à de nombreux défis, notamment :

  • Plusieurs ravageurs et maladies importants - Les ravageurs et les maladies constituent la principale menace pour la production de bananes. Les cultivars traditionnels ont été sévèrement endommagés par un large éventail de ravageurs et de maladies, entraînant de lourdes pertes de rendement. Ainsi, le flétrissement bactérien et la fusariose sont des menaces sérieuses dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, entraînant des pertes de 100 %. Les nématodes, les charançons du bananier, la cercosporiose et la maladie virale du bunchy top du bananier ont également causé dʼimmenses dégâts dans les plantations. La plupart des agriculteurs manquent dʼinformations sur la gestion appropriée de ces infections et continuent donc à les propager sans le savoir.

  • Faible productivité des bananeraies - La faible productivité est principalement due à une mauvaise gestion de la fertilité du sol et de la conservation de lʼeau et aux pratiques dʼélevage. Dans les régions montagneuses, les bananeraies ne sont pas aménagées en terrasses et de nombreux arbres de la plantation sont coupés. L’eau qui ruisselle des hauts plateaux emporte la couche arable et le paillis. Le sol est exposé en permanence et sa capacité de stockage de l’eau est progressivement réduite. Or, les bananiers ont besoin d’un sol bien humide pour une bonne croissance. De nombreux rejets sont laissés autour de chaque pied mère. L’élagage et l’élimination des bourgeons mâles sont effectués tardivement, voire pas du tout. Les cycles de culture ne sont pas régulés : la même bananeraie est conservée pendant une longue période sans rotation ni replantation. Les rejets destinés à l’établissement de nouvelles bananeraies sont transportés avec toutes leurs racines d’un village à l’autre, propageant ainsi les ravageurs et les maladies.

  • Dégâts causés par la grêle et le vent - Les bananes ont des racines étalées peu profondes, ainsi que des tiges et des feuilles fragiles, ce qui les rend très vulnérables aux vents forts et aux tempêtes de grêle, en particulier pendant la phase fructifère. C’est un problème récurrent dans les plantations de bananes en monoculture, où les arbres sont coupés pour d’autres usages, et dans les régions montagneuses.

Les bananes, en particulier les bananes à cuire et les bananes desserts, sont consommées par une grande partie de la population en Afrique et constituent une source de revenus pour de nombreuses personnes. Une production et une utilisation durables et rentables des bananes passent par la résolution des problèmes évoqués ci-dessus. Ce chapitre présente donc des approches biologiques, qui peuvent être adaptées aux conditions locales, afin de relever les défis de la production de bananes.

Discussion : Évaluation de la situation locale

Renseignez-vous sur les pratiques locales en matière de production de bananes, et en particulier sur les défis communs rencontrés dans la production de bananes en posant les questions suivantes aux agriculteurs :

  • Rencontrez-vous l'un des défis ci-dessus ou d'autres défis ?
  • Comment ont-ils essayé de les résoudre ?
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